Billie H.
de Louis Atangana

critiqué par Cyclo, le 7 mai 2016
(Bordeaux - 78 ans)


La note:  étoiles
Lady sings the blues
Années 20 : Baltimore. La ségrégation raciale bat son plein : bus, etc. réservés aux personnes de couleur. Eleanora vit seule avec sa mère, Sadie, qui tire le diable par la queue. Elle en a marre de l'école, et commence avec deux garçons de son âge, à vivre dans la rue. L'un d'eux, Eliot l'entraîne chez un vieux marchand de musique chez qui il joue du saxo. Eleanora participe à un concours de chant et gagne. Mais dès le lendemain, elle est violée en l'absence de sa mère par un voisin, blanc ; en portant plainte, le juge l'envoie en maison de redressement, où elle passe neuf mois. Puis, avec sa mère, elle se retrouve à New York, d'abord dans un bordel, puis à la suite d'une descente de police, en prison pour cent jours. Elle finit par retrouver son père, guitariste de talent, traumatisé par la 1ère guerre mondiale, et par se faire embaucher dans un club de jazz. Où sa voix fait merveille. Elle est repérée par un agent de la maison de disque Columbia qui lui fait enregistrer ses premières chansons sous le nom de Billie Holyday.
Voici donc un roman biographique de grande qualité, qui ne cache rien de la misère et de la difficulté des Noirs américains dans les années 1920 et 1930. C'est très bien écrit, documenté, avec ce qu'il faut d'empathie pour qu'on ait envie de le lire d'une traite.
Paru dans une collection de romans pour adolescents, "Billie H." plaira aussi aux adultes et, bien sûr, aux admirateurs de la chanteuse. Et si ça peut donner envie aux jeunes d'écouter une chanteuse exceptionnelle, tant mieux !