Au revoir là-haut (BD)
de Pierre Lemaitre (Scénario), Christian de Metter (Dessin)

critiqué par Shelton, le 27 avril 2016
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Belle surprise...
Le roman de Pierre Lemaitre, Au-revoir Là-haut, a obtenu le Prix Goncourt 2013. Cette distinction à elle-seule fait la réputation de l’ouvrage, c’est une certitude même si quelques grincheux ont toujours à redire… Néanmoins, la critique a été unanime, les récompenses se sont succédé et on peut dire que tout fut globalement mérité.

Je n’irai pas plus loin dans les remarques sur ce roman que je n’ai pas lu. D’ailleurs, je pense que je ne le lirai probablement jamais car maintenant j’ai les images de Christian De Metter et je pense qu’il est donc trop tard pour que je prenne le temps de créer les miennes… Que Pierre Lemaitre ne m’en veuille pas, il n’y a rien de personnel contre lui mais l’adaptation en bande dessinée qu’il a réalisée avec le génie de la bédé est tellement forte que je ne prendrai pas le risque d’une déception textuelle…

Christian De Metter nous a habitués à lire des ouvrages de très grande qualité, hors des chemins battus, hors des sentiers trop commerciaux. Cela en a fait un auteur atypique dont les travaux n’ont pas toujours trouvé un public conséquent. Qu’importe, il ne s’est jamais fourvoyé, jamais compromis et, pour moi, presque tous ses albums sont à garder dans sa bibliothèque de gentilhomme, comme on dit… Comment ne pas citer Dusk, Le sang des Valentines, Shutter Island, Marilyn, Rouge comme la neige… Un grand auteur contemporain à découvrir si vous ne le connaissez pas encore.

Ici, nous sommes dans une histoire complexe et dure. On part de la guerre de 14/18, je dirais même de la fin de cette guerre et nous allons accompagner, en quelque sorte, deux poilus dans leur après-guerre. Ce n’est pas un retour à la vie normale et au Paradis, plutôt une descente en enfer… Albert, Edouard, deux personnages hors normes condamnés à vivre dans une société qui ne se soucie pas trop de ces anciens combattants qui sont pourtant très nombreux et dont certains portent les séquelles dramatiques de ce conflit cruel…

Ce que j’ai aimé dans cet ouvrage, ce sont les relations humaines entre les différents protagonistes, la façon pour le dessinateur d’exprimer les sentiments, les passions, les tensions… Il y a aussi les grands classiques de la vie humaine : l’amitié, l’amour, la jalousie, la honte, l’argent… mais, ce qui est aussi un point fort de ce récit, la création artistique…

Comment, maintenant, ne pas aborder la qualité sensationnelle des dessins de Christian De Metter et même plus, c’est-à-dire sa narration graphique d’une force rare. Chaque dessin est adapté au récit, chaque visage parle presque plus que les mots, les couleurs elles-mêmes participent au récit avec une vigueur que l’on trouve rarement en bande dessinée. Je dois avouer que j’ai été pris par le graphisme avant même de comprendre où m’emmenait le récit…

Le tout fait une bande dessinée de très grande qualité qu’il faut lire et qui fonctionne aussi bien avec ceux qui avaient lu le roman qu’avec les autres, comme quoi il y en a pour tous les goûts !!!

A lire, relire, faire lire et à garder chez soi pour la prochaine journée de pluie !
Romanesque, puissant ! 10 étoiles

Quel talent ! Je n’ai pas lu le livre, je suis trop fainéant... j’ai lu d’une traite cette BD qui m’a plongé dans cette histoire tour à tour touchante, révoltante et drôle.

Le dessin personnifie les protagonistes et donne forme à cette histoire remarquablement bien écrite, tant et si bien que le film ne m’a pas surpris ni franchement ému, une demi déception que d’autres lecteurs de cette Bd ont du connaître....

Elle fait partie des lectures marquantes, tant le visuel de cette histoire est crucial et le dessin à la hauteur d’une narration d’une intelligence remarquable.

A lire !

Thorpedo - - 44 ans - 25 janvier 2018


Bd vs Roman 8 étoiles

Au contraire de Shelton, je dirais "heureusement que j'ai lu le livre avant".
La Bd est excellente, beau dessins etc....., mais presque pas de dialogue et malgré ses 168 pages c'est une version largement abrégée du roman.
C'est sûr, on ne peut pas comparer une Bd et un roman, comme on ne peut pas également comparer un roman et un film. (Au revoir là haut, de Dupontel sortira normalement à l'automne 2017).

Free_s4 - Dans le Sud-Ouest - 49 ans - 26 décembre 2016