Le mot de la fin
de Zlatko Topcic

critiqué par Ddh, le 10 avril 2016
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
Une vie amoureuse et prisonnière à Sarajevo
Le mot de la fin peut se traduire ici par « en fin de compte ». Et finalement, qu'a voulu le narrateur nous conter ? Une histoire hors du commun et pourtant vraisemblable qui se déroule dans un pays en recherche.
Poète, le narrateur est en prison : on lui reproche d'avoir tué deux fillettes en pleine rue. Les a-t-il tuées ? Il s'en défend. Mais qui est-il ? Un poète plutôt taiseux, effacé, mais vibrant en amours plurielles. Volage ? Non, pas vraiment ; les hasards de la vie lui font découvrir Maja, Gordana, Aïda, Belma, Indira, Selma, Lala... Le décor ? Sarajevo durant la guerre. Il est pris dans la spirale des combats, sniper dans une armée régulière. Pourtant, il est non-violent, poète non reconnu, victime d'un régime égoïste, avide de littérature.
Très original, le découpage du roman. Il y a des scènes de tribunal mais avant tout un récit qui nous dévoile la vie à Sarajevo : le régime communiste d'avant, le renouveau qui semble ressembler à l'ancien, la multiculturalité où coexistent musulmans, orthodoxes, juifs. Le nom même du narrateur révélé en fin de roman en est un bel exemple : Rodrigo de la Pena (occidental) David (juif) Chrysostome (orthodoxe : étymologiquement « bouche en or ») Ibn Al Abdullah (musulman).