Comment les grands de ce monde se promènent en bateau
de Mélanie Sadler

critiqué par Fanou03, le 7 avril 2016
(* - 48 ans)


La note:  étoiles
Le mystère de Coatlicue
Javier Leonado Borges est un professeur d’histoire argentin blasé qui s’ennuie ferme jusqu’à ce que son collègue turc de l'université d’Istanbul lui fasse parvenir un mystérieux document de l'époque ottomane du XVIe montrant une représentation de Coatlicue, la déesse de la terre chez les aztèques. La curiosité du professeur Borges à nouveau éveillée, il décide de mener l'enquête pour comprendre comment cette déesse précolombienne a pu être dessinée sur un ouvrage de l’époque de Soliman le Magnifique.

L’argument de départ du roman, plutôt farfelu, mais intrigant, est porté par une narration à la fois érudite et qui ne se prend pas au sérieux. L’enquête du professeur Borges et de son collègue turc est ainsi menée tambour battant, avec une partie des codes empruntés aux romans basés sur des enquêtes historiques. La prose de Mélanie Sandler est soignée, souvent poétique, notamment quand elle met en scène Roxelane et Soliman, avec de nombreuses références littéraires, comme en témoignent en particulier les citations mises en exergue en début de chaque chapitre.

Le livre est court, et se lit très vite : j’avoue avoir été presque frustré de cette brièveté tant ce que j’ai lu était prometteur, mais l’auteure a préféré de toute évidence la qualité à la quantité, ce dont on ne peut pas lui faire le reproche. Comment les grands de ce monde... est une farce historique joyeuse et décomplexée. C’est aussi un début de réflexion sur l’avènement de la mondialisation du monde et le choc des civilisations.