City on fire de Garth Risk Hallberg

City on fire de Garth Risk Hallberg
(City on fire)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par ARL, le 4 avril 2016 (Montréal, Inscrit le 6 septembre 2014, 38 ans)
La note : 8 étoiles
Visites : 6 316 

New-York, New-York

Après six semaines de lecture, je viens enfin de tourner la dernière page du colossal "City on Fire". Le pavé de la rentrée littéraire. Le livre que l'éditeur Knopf a payé 2 millions de dollars, bien qu'il s'agisse du premier roman de son auteur toujours dans la trentaine. Le livre que beaucoup commencent mais que peu terminent si je me fie aux commentaires des gens dans mon entourage.

D'ailleurs, je peux très bien concevoir que l'on puisse se lasser de "City on Fire" bien avant la fin. Avec le style, aucun problème. La plume de Hallberg est agréable, les images évoquées sont parfois percutantes et la traduction est assez moderne pour rendre justice au texte. Mais ça n'empêche pas que tout ça est très long. Le foisonnement de personnages, la multiplicité des points de vue, les intermèdes graphiques, les sauts dans le temps, les introductions et les épilogues... disons que c'est beaucoup. Trop? Difficile à dire. Cette démesure fait manifestement partie du projet littéraire de l'auteur. Mais le lecteur a quand même le droit de soupirer.

Hallberg fait partie de ces auteurs, comme Salinger, qui aiment leurs personnages comme s'ils existaient réellement. De l'amour inconditionnel d'un parent. Il ne sait pas les faire taire, il écrit tout, même au détriment du récit. C'est à la fois la force et la faiblesse de "City on Fire". Pour les personnages que j'aimais, comme William, Mercer et Pulaski, j'en aurais voulu encore plus. Chaque chapitre, chaque ligne de dialogue était un délice. Mais pour les personnages comme Jenny et Nicky Chaos qui m'emmerdaient profondément, c'était plutôt une torture récurrente chaque fois que j'arrivais à un chapitre leur étant dédié. Puisque "City on Fire" alterne d'un personnage à un autre, et puisqu'il y en a tellement, il est à peu près impossible de tous les aimer. Sauf si l'on est l'auteur, qui distribue les parts de gâteau de façon très équitable, rendant ainsi difficile pour quiconque de ne pas voir son intérêt fluctuer.

Au coeur de "City on Fire" se trouve la tentative de meurtre contre Samantha, plongée dans le coma dès le début du roman. Petit conseil: ne faites pas l'erreur de vous accrocher à cette enquête qui n'est ni plus ni moins qu'un MacGuffin destiné à rattacher les histoires entre elles. Le meilleur moment du livre est d'ailleurs le black-out de 1977, alors que la ville entière est plongée dans la noirceur et que tous les personnages rencontrent leurs destins. Je n'ai quand même pas pu m'empêcher d'être déçu par la conclusion de certains arcs narratifs qui m'ont donné l'impression de pétards mouillés.

La grande question: est-ce que "City on Fire" vaut l'investissement qu'il demande? J'aurais tendance à dire que oui, mais il est définitivement coupable de plusieurs excès qui agaceront même les lecteurs les plus téméraires. Le roman contient assez de moments forts pour valoir la peine d'être lu, mais avec un travail éditorial plus serré et quelques coupures bien placées il se serait sans doute hissé au rang de chef-d'oeuvre.

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Les éditions

  • City on fire [Texte imprimé] Garth Risk Hallberg traduit de l'anglais (États-Unis) par Élisabeth Peellaert
    de Hallberg, Garth Risk Peellaert, Élisabeth (Traducteur)
    Plon / Feux croisés (Paris)
    ISBN : 9782259228190 ; 23,90 € ; 14/01/2016 ; 992 p. ; Broché
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