Toughness: Developing True Strength On and Off the Court
de Jay Bilas

critiqué par Nabu, le 28 mars 2016
(Paris - 37 ans)


La note:  étoiles
Un bon livre sur le coaching sportif
Toughness peut se traduire en français par solidité, robustesse ou ténacité.

Jay Bilas écrit à ce propos dans ce bouquin. Ancien basketteur professionnel, il a été l’assistant du célèbre Mike Krzyzewski à Duke. Le propos de son livre est de parler de la robustesse de caractère et de comment la construire.

Tout d’abord, en lisant ce livre, il faut savoir qu’on est dans l’œuvre de développement personnel typiquement américaine. Il y a des bons côtés qui sont la répétition mesurée des points importants, la recherche d’un meilleur soi et les mauvais côtés qui sont juste insupportables :

« Mon papa et ma moman étaient les meilleurs au monde, ils m’ont inspiré blublu »
« Mes copains, copines et ma famille sont les meilleurs au monde, ils m’inspirent »
« Je suis honnête, droit, j’aime dieu, blablabla »
Bref, le livre est entouré d’un puritanisme assez insupportable.

Une fois ceci digéré, on peut en retirer quelques savoirs intéressants :

- Tout d’abord, la distinction entre la robustesse affichée et la robustesse mentale. J’ai trouvé ça super pertinent. La robustesse affichée est celle où les joueurs vont froncer les sourcils, adopter un comportement faussement agressif, se taper la poitrine.

La robustesse mentale, celle qui est « réelle », tient en la concentration, la discipline et le fait de respecter les plans que nous avons fixés en tant qu’équipe.

- Ne pas s’excuser quand on rate pendant le jeu. On peut s’excuser d’un mauvais comportement mais pas d’un mauvais geste technique. Car en s’excusant d’avoir raté ce dernier, on veut juste expier sa culpabilité. Au contraire, on doit analyser la situation et se proposer différentes solutions qui permettront d’éviter de répéter l’erreur commise.

- Dans la continuité du geste raté, j’ai trouvé le concept de « next play » super puissant. Que l’on rate ou réussisse un geste technique, il faut se répéter les deux mots « next play » qui permettront de se concentrer sur le présent et sur ce que l’on va faire dans la prochaine action.

Si on rate le geste, on ne se lamentera pas sur son échec. Si on réussit, on ne se perdra pas dans son auto-glorification.

- Enfin, le dernier concept que j’ai adoré est celui de double adversaire lorsque l’on fait un match. On joue contre l’adversaire humain et contre un standard d’excellence. C’est souvent ce que j’ai ressenti avec les handballeurs que je coache lors de victoires assez faciles contre des adversaires fragiles mais où les attentes n’avaient pas été comblées. Ainsi, il est aussi important de gagner le match que de respecter les consignes et de jouer à son niveau.

En conclusion, Toughness est un bouquin sympathique sur le coaching sportif. Son puritanisme américain est assez repoussant par endroits mais en étant persévérant dans la lecture, on en retire quelques savoirs précieux. De plus, pour ne rien gâcher, l’écriture est très fluide pour un livre de ce genre et Jay Bilas nous fait passer ses pensées avec une réelle facilité.