Le Musée Nissim de Camondo
de Sylvie Legrand-Rossi

critiqué par Veneziano, le 28 mars 2016
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
La collection d'une famille amoureuse du XVIIIème siècle
La famille de Camondo, passée par l'Espagne, Venise et Istambul, s'installe finalement à Paris, où son activité de banquier ne choque ni ne surprend pas, là où les Rotschild la précède. Juifs également, mais Séfarades, ils se lient d'amitié avec eux, agrémentent l'hôtel particulier de la rue Monceau, près de la rue du même nom. De là, naît l'une des plus belles et connues collections d'art décoratif du XVIIIème siècle, créée au dernier quart du XIXème et au premier tiers du XXème environ, avant l'extinction de la famille avec l'épuration. Moïse de Camondo a continué l'oeuvre de son père Nissim, dont il a donné le nom à son fils unique, mort lors de la Grande guerre en 1917.
L'histoire familiale est très présente dans ce musée qui fut un lieu de vie, où les perspectives et aisances ont été conçues délibérément. Cette collection a été le seul moyen d'exposer les arts décoratifs et le mobilier du XVIIIème, avant la réouverture en 2015 du département spécialisé du Musée du Louvre.
Elle comporte du mobilier d'art, mais aussi de la vie quotidienne, avec les cuisines et salles de bain, de la céramique, de Chantilly notamment, des peintures de Guardi, Canaletto, Vigée-Le Brun, un nombre imposant de pendules.

Le lieu est superbe. Il est également pédagogique : il permet de se familiariser avec un pan de l'art qui n'est pas forcément le plus facile d'accès, ni celui auquel on pense le plus vite.
Ce catalogue est synthétique et vite parcouru. Il est bien fait, clairement présenté et permet de se retrouver au sein d'une collection riche et d'un monde qui ne l'est pas moins. Il est donc à recommander.