Contre le colonialisme numérique
de Roberto Casati

critiqué par Fafnir, le 16 mars 2016
( - 64 ans)


La note:  étoiles
Contre le colonialisme numérique.
La lecture d’un tel livre a toute sa place sur un site consacré à la critique et à la défense du livre.

Roberti CASATI (né à Milan, 1961) est un philosophe, chercheur au CNRS dans le domaine des sciences cognitives. Cet essai récent (2013) traite de l’attitude que nous devrions adopter vis-à-vis des technologies numériques qui s’imposent toujours plus à nous.

Loin d’être un « luddite » (terme consacré désignant un opposant à tout crin à toute technologie), il ne refuse absolument pas la modernité mais prône un usage raisonné des outils informatiques. Il traite principalement de la lecture (livre vs tablette), des nombreux problèmes que pose son exercice sur l’écran (dispersion de l’attention, manque de profondeur dans la compréhension des textes, perte de l’habitude à mener des raisonnements relativement longs, culture à base de copier-coller), remet en cause certains concepts « évidents » (les natifs numériques : nos enfants qui sont quasiment nés avec une souris à la main), évoque la place que devrait occuper l’école dans l’apprentissage, parle du vote électronique.

L’écriture est claire, l’argumentation aisée à suivre. On découvre l’ampleur des travaux qui ont été menés sur la lecture et son apprentissage. Un livre qui est facile et agréable à lire et qui nous secoue un peu dans la place que nous octroyons un peu trop facilement aux nouvelles technologies si ergonomiques et faciles d’emploi.