La foi de ma mère
de Benoît Lacroix

critiqué par Libris québécis, le 4 mars 2016
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Hommage à un Dominicain
Ce qu'en dit l'éditeur

En 1986, Benoît Lacroix faisait paraître La Religion de mon père; treize ans plus tard, en 1999, La foi de ma mère : deux ouvrages indispensables à quiconque veut connaître l’univers religieux dans lequel ont vécu les Québécois jusqu’au début de la révolution tranquille. L’essentiel de ces deux volumes est désormais regroupé en un seul. Personne n’est mieux placé que Benoît Lacroix pour faire revivre cette époque à jamais révolue, mais qui a marqué en profondeur l’imaginaire religieux québécois. Spécialiste des religions populaires, historien, théologien et philosophe, il interroge avec finesse les souvenirs d’un passé familial rempli de richesses et d’inédits, qu’il ranime à travers les propos quotidiens, et combien savoureux, de sa mère et de son père. Benoît Lacroix fait partie de l’ordre des Dominicains. Observateur lucide et passionné de l’Église et de la société québécoises, auteur d’une quarantaine d’ouvrages, il était [la coqueluche des médias].

Ma critique

Benoît Lacroix (1915-2016), baptisé sous le prénom de Joachim, est un religieux de la communauté des Dominicains. Il a écrit une quarantaine d’œuvres avec une plume qui soulève l’enthousiasme. J’ai lu en autres La Foi de ma mère, un livre qui glorifie la femme. Avec ce prêtre, les féministes n’auraient pas eu besoin de se chercher un défendeur masculin à leur cause. Dans cette œuvre biographique, l’auteur décrit comment une femme a vécu sa foi sous la férule d’une Église machiste qui accordait, au Québec, plus d’importance au nombre d’enfants qu’une femme devait avoir, soit la douzaine comme les œufs que l’on vend à l’épicerie.

Sa mère était d’une grande intériorité. Ses relations avec Dieu débordaient sur sa famille où chacun apprenait davantage à aimer son prochain que de compter le nombre de chapelets récités dans une semaine. Avec ce livre, on fait le tour d’une époque trop accrochée à une pratique catholique qui ne débouchait pas sur l’amour d’autrui. Yann Martel, qui aborde la même thématique que Benoît Lacroix dans ses romans, ne renierait certes pas l’œuvre de ce pionnier du débroussaillage de la foi auprès des femmes qu’il avoua aimer.