Libre Parole pour des Temps Extremes
de Françoise Porte

critiqué par Dcb0601, le 16 février 2016
( - 40 ans)


La note:  étoiles
Une voix contre tout "extrême"...
Très accessible et sans longueur, cet essai-témoignage de Françoise PORTE, modératrice de la Communauté de la Roche d’Or à Besançon, offre au lecteur ses réactions face aux différents changements sociétaux qu’a connu la France ces trois dernières années.
L’ouvrage est divisé en deux parties, une première consacrée au témoignage de l’auteur, la deuxième partie, propose une relecture des évènements du 13 novembre 2015, à partir d’analyses écrites au lendemain des attentats de la place de l’Etoile en 1995 par le Père Florin Callerand, fondateur de la Communauté, et qui demeurent d’une actualité étonnante. « J’ai mal au monde, j’ai mal à la Bosnie, j’ai mal aux Croates [référence à la guerre d’ex-Yougoslavie], j’ai mal maintenant à ces terroristes qui, place de l’Etoile, ont mis la bombe dans la poubelle ! »
La première partie quant à elle, retrace le cheminement intérieur, d’une responsable de Communauté, sur trois ans de 2013 à 2015. Inspirée par ces paroles du pape François, « Ce n’est pas une époque de changement, c’est un changement d’époque. », elle livre une analyse lucide et vraie, de ses propres réactions humaines face aux changements sociétaux (jeunisme, eugénisme, drame des migrants, violence terroriste…) et à la tentation intérieure qui pourrait être de sombrer dans la nostalgie d’un passé idéalisé, ou au contraire de se bercer d’illusions et de croire à une éventuelle « ère paradisiaque » … Elle situe ainsi de manière concrète la place que peut occuper l’Evangile dans un monde qui se sécularise : celle d’un roc qui permet de s’ouvrir vers le « Mystère » , de « faire tomber les murs de haine au-dedans de nous », et d’entrer dans la pauvreté humble d’un Dieu que l’homme voudrait tout-puissant.
Ecrit dans un style très personnel, cet ouvrage atypique, peut dérouter, au premier abord, tant il est inhabituel, que de telles personnes, livrent sans religiosité, leur cheminement intérieur, et montrent ainsi leur vulnérabilité autant que leur foi confiante : « Je suis mortelle, mais je suis bien née pour l’éternité. »