Vous êtes ici : Pourquoi les hommes sont capables d'aller sur la Lune mais se perdent dans un parc
de Colin Ellard

critiqué par Colen8, le 15 février 2016
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Ici, peut-être … ou ailleurs, allez savoir !
Le début est assez banal. Il est question du sens de l’orientation et de repérage dans l’espace. Les insectes, les oiseaux et quelques mammifères nous dépassent de beaucoup sur ce terrain-là. Les uns le doivent à un système vestibulaire plus précis, les autres à une aptitude à déceler des variations de polarisation de la lumière, d’autres encore à une plus grande sensibilité au champ magnétique terrestre. Seulement voilà, nous sommes les seuls à savoir envoyer des engins spatiaux se poser sur une comète lointaine, à avoir créé des technologies numériques abolissant toute distance grâce à des transports rapides, des moyens de communication instantanés, et plus récemment des cyberespaces et autres espaces virtuels aptes à nous faire douter de la réalité.
Pour le comprendre il faut aborder ce champ peu connu de la recherche qu’est la psycho-géographie. Il décrit les interactions cognitives et spatiales des êtres vivants dans et avec leur environnement. Nous avons une structure cérébrale qui déforme la perception de l’espace géométrique et géographique proche ou lointain dans lequel nous sommes amenés à évoluer. Les neurosciences sont mises à contribution avec ce qu’on appelle la syntaxe spatiale, une technique dérivée de la topologie et de la théorie des graphes pour appréhender ce phénomène. De là découlent des règles pour la conception de l’habitat, sa décoration intérieure, l’architecture en général, l’urbanisme et les aménagements d’espaces verts. Un architecte très renommé comme Le Corbusier aurait pu éviter certaines erreurs de conception de grands ensembles s’il en avait été informé en son temps. C’est intéressant, mais comme souvent avec les textes traduits d’un auteur nord-américain, canadien en l’occurrence, le style manque de légèreté.