L'Apocalypse selon Embrun
de Stéphanie Hochet

critiqué par Clarabel, le 25 février 2004
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Froid dans le dos...
L'apocalypse selon Embrun, ou le troisième roman de Stéphanie Hochet, talentueuse, machiavélique, effroyable... une petite soeur d'Amélie Nothomb.
Comment peut-on avoir l'imagination de mettre en scène une petite fille de neuf ans, Embrun (merci victor hugo) qui est tout le temps renfrognée, taciturne et provoque le malaise autour d'elle... ?
L'histoire est simple. Un jeune couple très épris s'installe dans un petit village à la campagne, mais d'étranges événements arrivent. La jeune femme est enceinte mais se retrouve seule à la naissance de la petite fille, Embrun. Le père s'est évaporé dans la nature!
Revenue vivre à Paris, la jeune maman élève son enfant très étrange: toute petite, parlant rarement, elle n'attire pas l'affection ni la sympathie. La petite fille s'en moque, elle grandit seule, dans son esprit retors elle met au point des plans pour chasser tous les fiancés de sa maman... Lorsque cette dernière vit avec Franz et ses deux enfants, la jeune Embrun découvre le potentiel de sa cruauté et oeuvre d'horribles et effarantes combines pour faire tourner son monde en bourrique.
Aie, aie, aie.. combien de fois le lecteur n'a-t-il pas eu envie de gifler cette enfant diabolique? Les yeux sont ouverts tout rond devant les énormités créées par la jeune fille.
Il faut le lire pour y croire : c'est pervers, machiavélique et effroyable ! Pas mal, mais presque suffocant.
Post Scriptum : chapeau pour l'ouverture du roman, la scène du mariage est drolissime et annonce la couleur !!!
Mitigé 4 étoiles

La lecture de "L'apocalypse selon Embrun" me laisse un sentiment plutôt mitigé. Stéphanie Hochet imagine, il est vrai, un personnage intéressant: Embrun, neuf ans, est le Mal incarné, un être nuisible pour le moins inquiétant. Embrun fait peur, détruit son entourage, manipule, torture, avec un plaisir évident. Sans fioritures, l'auteur fait connaître les intentions de la gamine dès le premier chapitre, par ailleurs très réussi. La suite est moins enthousiasmante: ça ressemble ( beaucoup trop) à du Amélie Nothomb, dans le style et dans l'idée. Certes, L'écriture est comme chez Nothomb, percutante. Les phrases courtes, efficaces, rendent le récit dynamique et plaisant à lire. Stéphanie Hochet ne se prive pas non plus de quelques sentences, généralement chères à Amélie: " l'idéologie de la mise en lumière surexploite le monde" ou encore:" on dit le mal acquis et non inné (...) mais un être l'égrène gratuitement"...
Au final, "L'apocalypse..."sonne un peu creux. Le roman n'est pas assez fouillé, on reste sur sa faim, ça se lit vite, trop vite! On ne comprend pas Embrun. C'est probablement le choix de l'auteur, il n'empêche qu'on a le sentiment d'un bon devoir, un peu bâclé quand même. C'est dommage, mademoiselle Hochet a du potentiel!

Jemangeleslivres - - 50 ans - 12 octobre 2005