L'homme à l'autographe
de Zadie Smith

critiqué par Tistou, le 8 février 2016
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Une étrangeté
Oui, une étrangeté que cet « homme à l’autographe ». Un Alex-Li Tandem (le nom !!) dont le patronyme ne cache rien ; il est double ! De mère juive, de père chinois. Un Alex-Li Tandem, dont l’occupation – passe-temps – profession est la collecte et la vente d’autographes, nous trimbale du Londres exotique à New York, lieu de résidence de son fantasme principal ; l’improbable starlette de seconde catégorie, Kitty Alexander.
Entre obsessions, perversions, tocs, Zadie Smith nous plonge d’abord dans l’enfance compliquée d’Alex-Li Tandem ; un père chinois rapidement disparu, une mère juive … comme une mère juive quoi, du moins la caricature de ce qui court les médias. Nous assistons à la naissance de la vocation irrépressible d’Alex-Li pour la chose autographique. Puis passé à l’âge adulte (adulte ?), l’état d’indécision perpétuelle dudit Alex-Li, procrastinateur, indécis jusqu’à l’outrance sur la direction à donner à sa vie, à ses vies professionnelle et amoureuse.
Mais surtout Kitty Alexander. Qui finit par débarquer dans le roman sur la fin, et permettre ce faisant d’aller plus loin dans la connaissance profonde d’Alex-Li – au moins pour le lecteur, pour lui ce n’est pas certain !
C’est parfaitement improbable, mais assumé, et en même temps c’est comme un voile vaporeux que Zadie Smith aurait soulevé de dessus un Londres largement inconnu. Il nous est toujours inconnu mais on le voit mieux ! Comme quoi voir, ça n’est pas forcément la panacée !
« L’homme à l’autographe » est typiquement le genre de romans que je rangerais dans la catégorie « baïne ». Les baïnes, vous savez, ces zones du littoral landais où il ne fait pas bon s’aventurer si l’on ne veut pas se noyer ? Des zones où en tout cas il ne fait pas bon tenter de résister au courant qui vous emporte. Des zones où il faut se laisser porter si l’on est pris. Se laisser porter et ne pas résister. Tout comme ce roman de Zadie Smith. Il faut, oui, accepter de se laisser brinquebaler comme fétu de paille dans la rigole et faire le point à l’arrivée.
Au bout du compte on a passé pas mal de temps à Londres, un peu à New York. On est revenu à Londres, on a rencontré le « loup blanc » Kitty Alexander. On a rencontré des excentriques adorables et on ne sait pas si finalement Alex-Li va se fixer avec Esther … Je crois que lui ne le sait toujours pas !
Alcoolisé... 3 étoiles

J'ai gardé un très mauvais souvenir de ce livre.
Pas une page de ce livre où le narrateur ne soit pas en train de boire ou de récupérer de ses précédents excès…

Ludmilla - Chaville - 68 ans - 8 février 2016