Ces 12 papes qui ont bouleversé le monde
de Christophe Dickès

critiqué par Colen8, le 20 janvier 2016
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Universalisme et pérennité
Le nombre retenu de douze papes, la plupart canonisés après leur disparition, est une référence aux apôtres. La sélection en partie subjective souligne, même si certains sont contestés voire contestables, leur action déterminante dans des contextes de crises ou de réformes propres à leurs époques respectives. Le christianisme a été instauré religion officielle de l’empire romain par Théodose 1er. La décadence de Rome et les grandes invasions ont permis à Constantinople, nouvelle capitale impériale, de s’affranchir en partie du siège de l’Eglise naissante. Ensuite les Pères de l’Eglise ont fixé la doctrine et tenté d’en écarter les déviations, en particulier l’arianisme répandu principalement dans les provinces germaniques. Le rôle de la papauté n’a cessé d’évoluer pour s’adapter au monde environnant, maintenir l’unité de l’Eglise, la rendre aussi universelle que possible. Soucieux d’assurer son hégémonie et sa sécurité, les papes se sont octroyés leur propres états pendant des siècles jusqu’à l’unification italienne sous la bannière de Garibaldi au 19ème siècle. Les conflits n’ont donc pas manqué entre les détenteurs du pouvoir temporel, les empereurs, les princes, les rois et la papauté jusqu’à l’aube du 20ème siècle où elle se donne avec Pie X un rôle plus purement spirituel.
Paradoxalement, le déclin de la foi dans les pays occidentaux coïncide aussi avec le plus grand nombre de catholiques ayant jamais existé dans le monde, 1 milliard 300 millions. Le premier pape est Pierre apôtre de Jésus, martyrisé puis crucifié la tête en bas à Rome. Il procède avec Paul à l’évangélisation des « gentils » et crée les communautés chrétiennes des tout débuts dans le bassin méditerranéen. Le plus proche de nous, Jean-Paul II a fortement contribué à l’effondrement du communisme qu’il savait affaibli de l’intérieur, et à la destruction du mur de Berlin symbolisant le rideau de fer. C’est lui qui dès son élection en a appelé d’abord aux consciences, puis à l’humanisme pour résister à la violence. Certains élus se sont presque effondrés devant la lourdeur de la tâche avant de l’affronter avec courage, d’autres qui devaient n’être que des papes de transition se sont révélé les plus entreprenants. Jean XXIII par exemple a en quelque sorte improvisé le concile Vatican II dans une sorte d’élan naïf car déjà âgé il se savait trop malade pour le mener à son terme. Il avait d’ailleurs grandement laissé la main à celui qui lui a succédé, Paul VI en qui il avait placé sa confiance. Dire que ces papes ont bouleversé le monde, est une question d'opinion. Par contre ils ont contribué à la pérennité de l’Eglise quand peu d’institutions ont eu un tel rayonnement sur une aussi longue période.