Les auberges romantiques de Marie-Louise Pailleron

Les auberges romantiques de Marie-Louise Pailleron

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Alceste, le 17 janvier 2016 (Liège, Inscrit le 20 février 2015, 62 ans)
La note : 8 étoiles
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Sur les chemins du Temps

En voyage avec Marie Louise Pailleron, fille de l’Académicien du même nom, dans les auberges d’un temps qui nous paraît antédiluvien !

À l’époque romantique, en effet, il n’est pas rare de partager le même lit qu’un inconnu et personne ne s’en offusque. Providence des voyageurs téméraires qui peuvent y trouver bonne chère et chevaux frais pour les diligences, l’auberge, en l’absence de toute possibilité de réservation, peut aussi causer de mauvaises surprises, si elle est bondée parce qu’une berline vient d’y déverser son chargement, ou si le patron n’a plus rien dans ses celliers. Qu’importe, il fait attendre les hôtes, le temps d’aller chasser dans la région tout le gibier nécessaire.

Au fil de multiples anecdotes, historiettes et témoignages plus ou moins avérés, ce sont ainsi des usages totalement révolus qui renaissent sous nos yeux. Balzac refuse de servir dans la Garde nationale et est mis en prison dans une auberge pour sa peine. Il y commande un repas pantagruélique, refusant de « vivre comme un épicier ».

D’autres « romantiques à l’auberge » sont évoqués : Chateaubriand, grand nomade devant l’Éternel, qui serait né dans l’une d’elles ; Hugo, qui les a beaucoup fréquentées, ainsi que Stendhal, toujours sur les traces de l’Empereur ; Lamartine, qui vécut dans l’inconfort de l’une d’elles sa romance avec la phtisique Madame Charles. George Sand se souvient petite-fille avoir entendu sa grand-mère raconter qu’avant la révolution, les malandrins, cachés dans les noirs fourrés, étaient la pire crainte du voyageur. Quand ils étaient pris, on les pendait aux arbres de la route. Chaque année, on en voyait de nouveaux, ce qui prouve, conclut-elle, que l’exemple ne sert pas à grand-chose...

Les silhouettes de Dickens, Brummell, Thackeray passent également, avec leurs appréciations en sens divers sur les qualités de l’hébergement français.

L’ouvrage s’achève sur quelques faits tragiques qui ont ensanglanté ces lieux d’accueil, comme la fameuse auberge Rouge, ou celle qui a vu l’assassinat du général d’Empire Brune au lendemain de Waterloo par des royalistes enragés.

Tout en convenant que « les romantiques ne furent pas des historiens », M-L Pailleron ressuscite avec bonhomie et une discrète érudition un monde qui verra sa mue complète à l’arrivée imminente des chemins de fer.

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