Le cheval d'orgueil
de Bertrand Galic (Scénario), Marc Lizano (Dessin)

critiqué par Blue Boy, le 16 janvier 2016
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Un poney pour l’hiver (ou pas)
Pour commémorer les quarante ans du « Cheval d’orgueil » de Pierre-Jakez Hélias, les Editions Soleil marquent le coup en publiant cette bande dessinée librement adaptée par le scénariste Bertrand Galic et le dessinateur Marc Lizano. L’ouvrage est composé de courtes scénettes inspirées des souvenirs d’enfance de l’auteur dans sa Bretagne natale de l’entre-deux-guerres.

Les deux auteurs ont revisité l’œuvre de Hélias dans laquelle celui-ci retraçait son enfance bretonne, entre la tradition des contes et légendes du pays bigouden et la modernité représentée par la République. Une République, quelque peu arrogante à l’époque, qui avait décidé, confortée par la loi sur la laïcité votée quelques années avant, d’interdire l’usage du breton dans les écoles de la région.

Il est certain que cette adaptation ne manque pas de charme et qu’elle risque de titiller la corde sensible des plus bretons des lecteurs. A l’inverse, on pourra reprocher une narration un peu décousue, même si on est davantage dans l’évocation de souvenirs et d’anecdotes que dans un récit scénarisé.. Quant à l’humour de l’écrivain breton, s’il pouvait fonctionnait à l’écrit, il ne paraît pas très bien s’accorder avec les images. Ce qui fonctionnait sans doute avec le best-seller de P-J Hélias semble malheureusement faire défaut ici.

De la même façon, si le dessin de Lizano démontre incontestablement un talent et un style, il apparaît ici quelque peu enfantin pour une adaptation dont il ne m’a pas semblé voir qu’elle était destinée à un jeune public, quand bien même elle aurait trait à l’enfance de « Per-Jakez ». Par ailleurs, les personnages sont assez peu marquants et ne se différencient pas toujours aisément On retiendra tout de même la poésie qui s’en dégage. A l’évidence, ce « Cheval d’orgueil » est un hommage fait par des admirateurs pour des admirateurs de l’écrivain.