Le chant des runes, Tome 1 : La première peau
de Sylvain Runberg (Scénario), Jean-Charles Poupard (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 15 janvier 2016
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
LE CHANT DES RU(I)NES?
20 février 2016. Eva Sundström est une jeune et belle "célibattante" athlétique de 34 ans, née à Stockholm. Elle multiplie les rencontres d’un soir, mais toujours sans donner suite, car pour elle seul compte son métier d’inspectrice à la police criminelle Suédoise.

Son chef, le commissaire Tallin, lui confie - ainsi qu’à sa collègue Thérèse -, l’enquête sur la mystérieuse disparition, le matin même, de la chanteuse Anna Thorqvist. Celle-ci a disparu de sa loge alors qu’elle s’apprêtait à participer au télécrochet musical, Popmaster.

Eva et Thérèse rejoignent l’équipe de la police scientifique sur lieux. Elles découvrent la loge d’Anna saccagée, de mystérieuses runes ont été tracées avec du sang sur les murs. Les enquêteuses identifient l’alphabet runique comme du Futhark, presque dans sa variante Proto-Norois la plus ancienne connue. Mais certains signes ne correspondent à rien et il n y a pas de traduction possible !...

Très vite des suspects sont identifiés, Bo Svetsson, l’ancien manager d’Anna, et Joakim Mell, un fan inconditionnel de Krystal, la grande rivale d’Anna au Popmaster et qui rêve de la victoire de Krystal. Mais les deux ont des alibis en béton.

Quand Krystal disparaît à son tour, dans les mêmes circonstances, et que les mêmes runes sont retrouvées dessinées sur les murs de son appartement, l’enquête se retrouve au point mort!... C'est alors qu'Eva reçoit un mystérieux MMS, avec une photo reproduisant les fameuses runes. Celui qui l’a envoyé prétend pouvoir l’aider dans son enquête et lui fixe un rendez-vous…

Bon, disons-le tout de suite le scénario du belge Sylvain RUNBERG (*1971) et scénariste de « Millenium » en BD, ne casse pas des briques ! Il est même mince comme une chips !...
Ce n’est ici qu’une longue introduction, où il n’hésite pas à nous refaire le coup du classique duo de détectives aussi mal assortis que charismatiques, qui essayent tant bien que mal de résoudre une enquête policière qui flirte avec le surnaturel. Et bien sûr, l’un est convaincu et marche à fond dans le paranormal alors que l’autre est sceptique et n’y crois pas du tout (quelqu’un a dit Mulder et Scully des X-files ?...).
Bof, un peu court pour faire une bonne série, même dans la lignée des polars scandinaves !... Sans compter les « hasards » un peu trop récurrents et qui permettent à l’enquête d’Eva d’avancer à vitesse grand V !...

Les dessins de M. Jean-Charles POUPARD (*1985), - entre autres dessinateur de la série Jack l’Eventreur-, me posent par contre un dilemme. J’hésite à les classer entre très médiocres, et pas réussis ! Les dessins sont mal finis, mal dégrossis, mal fagotés, comme « bruts de décoffrage »! De plus ils sont servis avec des découpages vraiment obsolètes!
Désolé, mais quand les visages des personnages ne sont pas les mêmes et ne sont pas reconnaissables d’une page à l’autre, alors il y a un problème !
Sans compter quelques bizarreries dans les dessins, p. ex. il faudra m’expliquer pourquoi si le tatouage qu’’Eva porte au bras droit est en couleur Pg.6 et Pg. 44-45, il est noir et blanc quand il apparaît Pg. 26-27 ?

Je finis l’album plutôt déçu. Je reste à attendre la suite…
Un bon polar fantastique 6 étoiles

Cela faisait un moment que je ne m'étais replongé dans une bande dessinée ésotérique voire fantastique. Mise à part Le Chant des Stryges,je ne lis plus guère ce style de série, sans doute par lassitude.
C'est donc presque par hasard que je suis tombé sur cette bd à la médiathèque.Et bien m'en a pris. Je ne suis pas ennuyé une seconde à la lecture de ce premier volume (l'histoire se composera de deux volumes) qui se déroule à Stockholm, en Suède , très à la mode dans les romans policiers ces dernières années. En outre, les principaux protagonistes sont, pour une fois, des femmes (flics, artistes de variétés) alors que les personnages plus ambigus sont ici des hommes (manager, le mystérieux Josef Wörg, ou d'autres encore...). Une seule chose m'a gêné dans la lecture des dialogues, c'est le tutoiement intempestif entre les personnages, à tel point que je pensais qu'il y avait une erreur dans la typographie jusqu'à ce que je tombe sur cet avertissement en page de garde: "la notion d'égalité est centrale dans la société suédoise, le tutoiement est donc systématique et cet usage a été respecté dans le récit".
Ce premier opus est donc très séduisant et se situe entre un bon polar, légendes nordiques et roman fantastique, avec un dessin soigné de Jean -Charles Poupard , appuyé par des couleurs sombres de Johann Corgié qui ajoutent à l'atmosphère de plus en plus angoissante du récit.
La dernière case, qui donne furieusement envie de connaitre la suite, m'a tout de même fait songer à l'univers du "chant des stryges"

Hervé28 - Chartres - 54 ans - 14 mars 2016