Je dirai malgré tout que cette vie fut belle
de Jean d' Ormesson

critiqué par Hervé28, le 13 janvier 2016
(Chartres - 54 ans)


La note:  étoiles
Épatant !!
Longtemps, j'avais imaginé que Jean d'Ormesson écrive un tel livre.
Après ses fausses confidences "Un jour je m'en irai sans avoir tout dit", et une série d'ouvrages plus métaphysiques "c'est une chose étrange à la fin que le monde" et "comme un chant d'espérance", notre plus célèbre académicien nous livre (enfin?) ses mémoires sous forme de procès avec ce nouveau titre, emprunté une nouvelle fois à un poème d'Aragon (toujours le même poème).

Certains y verront une nouvelle fois, le même livre, mais pour d'autres, comme moi, y découvriront une nouvelle facette de Jean d'Ormesson. Il évoque, en effet, beaucoup plus d'éléments personnels sur son enfance en Allemagne, au Brésil ou encore en Roumanie mais aussi sur sa famille, son père en particulier.
Je croyais tout connaitre de d'Ormesson mais avec ses mémoires, j'ai vraiment l'impression que notre écrivain national se livre enfin, même ses amours illégitimes sont à peine voilées ici. Bien sûr, un grand nombre d'anecdotes sont déjà connues des lecteurs assidus de Jean d'Ormesson mais je les relis toujours avec grand plaisir.

Cet ouvrage se situe entre "Garçon , de quoi écrire" , livre d'entretien avec François Sureau (titre encore emprunté à un vers d'Aragon) et l'émission que Frédéric Mitterrand avait consacré à Jean d'Ormesson ("Empreintes") , il y a quelques années.

Le doyen de l'Académie Française a mis à jour , avec ce livre, tout ce qu'il avait écrit sur lui........ jusqu'au prochain.

J'ai dévoré ses mémoires, à peine déguisées.
Et comme dirait Jean d'Ormesson, je ne dirai qu'un seul mot sur cet ouvrage : Épatant !!
Une nouvelle autobiographie originale 8 étoiles

Jean d'Ormesson nous a souvent livré, à plusieurs reprises, l'histoire de sa famille et de sa propre vie, comme ses interrogations sur l'existence et le rôle de Dieu. Cette présente autobiographie décline à nouveau en une fois ces deux exercices, en prenant la forme du réquisitoire en défense qu'il prendrait face à ce dernier, afin de justifier son existence, l'accusation d'être superficiel, arrogant, épris de savoir et d'étalage de culture. Comme à l'accoutumée, il s'y prend avec humour, finesse.
De manière plus intéressante, il en profite pour rendre hommage aux grandes figures intellectuelles et artistiques qu'il a pu croiser, qui ont compté pour lui. Ces hommages indirectes, au dégoté, se révèlent assez fin, si bien que l'exercice n'est pas vain et pas seulement un énième numéro de cabotinage aimable.
J'ai redécouvert et appris beaucoup de choses dans ce livre, ce qui le rend utile. Aussi est-il rédigé de manière fluide et agréable, accessible à toutes et tous.

Veneziano - Paris - 46 ans - 12 mai 2019