Péchés capitaux de Jim Harrison

Péchés capitaux de Jim Harrison
(The big seven)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Tanneguy, le 13 janvier 2016 (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 84 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (54 789ème position).
Visites : 3 694 

Divagations...

L'inspecteur Sunderson, retraité, se retire dans on pays natal dans le Nord de l'état du Michigan, dans une nature extrême. Il va se concentrer sur son passe-temps favori, la pêche à la truite, sans oublier de s'abreuver généreusement comme la majorité des habitants de la région. Mais il est également rattrapé par ses souvenirs accumulés pendant 60 ans. Un des plus obsédants concerne un sermon sur les péchés capitaux qu'il entendit dans sa jeunesse : s'il les commettait, il serait promis à la mort éternelle ; et il ne les connait pas tous ! Qu'est-ce que la luxure par exemple ? Il l'apprendra rapidement, rassurez-vous. Mais à la fin de sa vie il aimerait beaucoup commenter ces fameux péchés capitaux dans un texte qu'il rédigerait... s'il en avait le courage.

Pour lui il faudrait en ajouter un huitième, la violence, qu'il a côtoyée tout au long de son activité professionnelle et à laquelle il est confronté tous les jours dans sa retraite de l'Upper Michigan : les habitants sont tentés en permanence par cette violence qui leur "permet" de régler leurs problèmes quotidiens. Le lecteur aura ainsi une vue intéressante de cette région extraordinaire. Il suivra les divagations de l'inspecteur Surdenson, parfois un peu obscures, teintées d'humour et de beaucoup de... violence !

Jim Harrison fidèle à lui-même !

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Les éditions

  • Péchés capitaux [Texte imprimé], faux roman policier Jim Harrison traduit de l'anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent
    de Harrison, Jim Matthieussent, Brice (Traducteur)
    Flammarion
    ISBN : 9782081313095 ; 21,00 € ; 02/09/2015 ; 300 p. ; Broché
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Panique ?

4 étoiles

Critique de Pique-la-lune (Dijon, Inscrit le 21 janvier 2016, 75 ans) - 21 février 2016

Le policier en retraite héros de "Grand Maître", où il pourfendait des dérives sectaires qui apparaissaient déjà comme une caricature de ses propres fantasmes, capitule ici devant ses obsessions et transige avec les interdits : jouisseur pathétique, il refuse surtout son âge ...

Protecteur tourmenté d'une très jeune fille en mal d'image paternelle, il a cédé aux avances de celle-ci, et ainsi trahi son ex-femme, co-parente d'adoption, qu'il rêve pourtant de reconquérir. Il a cédé aussi à la tentation d'un chantage dont la nostalgie de ses valeurs familiales luthériennes ne l'a pas dissuadé et dont le profit lui aura en tout cas permis de s'offrir, au prix il est vrai d'une sévère correction, un chalet dédié à la pêche ... et, bientôt, à une nouvelle liaison, là encore avec une jeune femme de près d'un demi-siècle plus jeune.
Dans l'examen de conscience complaisant que lui inspire la liste des péchés capitaux, il n'aura cependant aucun doute sur sa normalité : après tout, ne copule-t-il pas aussi avec une voisine mariée, qui, elle, pourrait être seulement sa fille, et ne dédaigne-t-il pas une tentante enfant à peine pubère ?

L'argument du roman n'est pourtant pas là, puisque ces débordements sont censés ponctuer une étude quasi anthropologique que le héros va mener, d'abord par curiosité, puis pour élucider un empoisonnement suivi d'une véritable hécatombe familiale : le sujet en est un clan d'asociaux dont les membres dégénérés perpétuent, entre deux séjours en prison, une guerre de brutes alcooliques et incestueuses. L'idée quelque peu simpliste de l'auteur est manifestement celle, en vogue chez les anciens criminologues, du criminel né, de surcroit prédestiné par son hérédité. En ce sens, il s'agit bien moins du "portrait grinçant de l'Amérique profonde" annoncé, que de la mise en scène d'une famille largement tarée !

Les meurtres se succèdent donc et seront résolus, mais le prétexte en est abandonné avant la fin du roman, confirmant que le propos était surtout d'exorciser la vieillesse par une ultime parade amoureuse, aussi débridée que la consommation alcoolique du héros.

Bien sûr, il y a aussi quelques jolis passages sur la pêche à la truite, ainsi qu'une fragile et mièvre harmonie conjugale qui semble finalement retrouvée, mais l'Inspecteur Sunderson se libérera-t-il jamais des peurs de Jim Harrison, sans doute l'ultime "trou de panique" de ce dernier ? ‎

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