La lettre perdue - Les racines de l'engagement
de Martin Hirsch

critiqué par Colen8, le 8 janvier 2016
( - 82 ans)


La note:  étoiles
De la beauté de l’engagement
L’émotion transpire page après page de ce récit de souvenirs rassemblés dans le désordre avec un réel talent. C’est écrit simplement mais sans fausse modestie comme dans une sorte de vagabondage de la mémoire pour expliquer ce qui l’a conduit à un parcours atypique : l’Assistance Publique, le Conseil d’Etat, les cabinets ministériels, la fondation Emmaüs France, Commissaire du gouvernement Sarkozy, puis retour à la case départ à nouveau, comme patron de l’AP-HP. Martin Hirsch appartient à une famille aisée, enfant d’un entourage cultivé, passionné autant de musique que de montagne. Après des études de médecine pour devenir psychanalyste ou neurobiologiste, il est admis à l’Ecole Normale Supérieure puis à l’ENA. Bifurcation donc vers la carrière de haut fonctionnaire. Comment lui est venu ce goût pour l’engagement dans l’action sociale et solidaire ? De lectures, les Misérables de Victor Hugo, de l’alpinisme sport dans lequel on ne triche pas, du contexte familial, de l’admiration pour son père engagé à 16 ans dans les maquis de la Résistance, pour son grand-père parti à Londres dès l’appel du 18 juin, de rencontres fortuites pour certaines ou voulues pour d’autres, tout cela avec un goût marqué de la singularité, Sans doute aussi le sentiment d’être parmi les privilégiés, d’avoir connu les voies qui vous mettent sur les bons rails, d’où est venu le besoin d’aider de moins chanceux, d’ouvrir des portes à ceux qui faute de l’aide ou du soutien opportuns se sont perdus en route. Loin d’un retour narcissique sur soi, son but est de transmettre les bienfaits de l’engagement au plus grand nombre. A cette fin après avoir mis en place le service civique facultatif pour les jeunes, il poursuit en créant l’Institut de Service Public en 2012 (devenu l’Institut de l’Engagement en 2015), qui s’adresse à des volontaires du service civique ayant démontré un fort potentiel pendant leur engagement, pour les aider à formaliser leur projet d’avenir. Enfin il se prend à rêver que s’étende au plus grand nombre une solution pas chère mais qui peut rapporter gros.