La couleur de l'eau
de Kerry Hudson

critiqué par Peche07, le 26 décembre 2015
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Roman social: rincée mais pas convaincue
Si vous aimez votre maison douillette , les petits déjeuners au soleil sur la terrasse, alors oui, lisez ce livre, l'odeur du bar à frites vous libérera de votre confort bourgeois, de votre ignorance de nantis à l'abris de la salissure. Car ce livre radical est un parti pris sur la misère urbaine. Tout au long des 350 pages l'auteur s'acharne à nous faire comprendre que cette eau-là ( un joli titre ) n'incite pas à la rêverie : peu nous est épargné des descriptions olfactives, réalistes voire triviales des humains qui assurent leur survie. C'est là sa qualité principale, ce récit nous parle des pauvres, dans un décor de pauvres s'étirant sans concession entre Londres des Bas quartier et la banlieue moscovite. J'ai suivi bien volontiers l'histoire d'amour entre le vigile et la petite voleuse venue de l'Est, j'ai bien repéré leur nid de bonheur précaire, au premier étage, juste dessus de l'enseigne clignotante jusqu'aux miettes au milieu du lit... Je n'ai cessé d'espérer que des eaux boueuses charriant la corruption post soviétique émergent enfin de vrais personnages. Mais je suis restée sur ma ... soif, même si très conventionnellement l'amour triomphait dans les dernières pages.
J'en suis ressortie un peu rincée de mes espérances, pas forcément mécontente de ce vilain temps en littérature, mais, est-ce la traduction, pas convaincue non plus: on aurait pu avoir l'arc en ciel....!
Une histoire d'amour dure et déchirante. 8 étoiles

"La couleur de l'eau" est un roman difficile à lire, narrant l'histoire d'amour de deux être brisés par la vie, tellement brisés qu'il est difficile pour le lecteur de se retrouver face à de si dures réalités. Solitude, misère, prostitution, esclavage, rien ne nous est épargné et il est difficile de ne pas s'attacher à Dave et Alena, à trembler pour eux au gré des nombreux obstacles sur leur route du bonheur. Oeuvre souvent éprouvante à lire, "La couleur de l'eau" est un grand roman, bouleversant et porteur d'espoir car même dans les lieux les plus sombres, l'amour peut prendre place.

Sotelo - Sèvres - 41 ans - 3 janvier 2024