Sept génies - Voyage au centre de la littérature
de Vincent Laisney

critiqué par Fanou03, le 18 décembre 2015
(* - 48 ans)


La note:  étoiles
Les génies de la littérature pour les Nuls
Il y a des œuvres littéraires qui vous semblent intimidantes, ou bien même vous échouez à lire certaines d’entre elles, rebuté par leur difficulté ? Alors l’ouvrage de Vincent Laisney s’adresse particulièrement à vous.

L’auteur, universitaire, a choisi sept grands « génies » de la littérature (Homère, Dante, Cervantes, Goethe, Shakespeare, Hugo, Joyce) qu’il présente et replace dans leur milieu historique et dont il analyse les productions, ces monuments placés, à tort ou à raison, tout en haut de la hiérarchie littéraire. L’objectif avoué de Vincent Laisney est de nous donner des clés de lecture pour identifier les points difficiles de ces œuvres, en saisir le sens et tenter ainsi de nous les rendre moins redoutables.

Sept génies : voyage au cœur de la littérature accumule les atouts. L’ouvrage est d’abord d’une grande qualité pédagogique, servi par un style souple et fluide, qui offre un véritable plaisir de lecture. L’auteur ne sacrifie cependant pas à une exigence de rigueur et de contenu, preuve en est par exemple les nombreux extraits des œuvres systématiquement proposés dans leur langue d’origine. La chaleur du ton du livre, la pertinence des réflexions, leur clarté (les analyses des l’œuvre de Cervantes et de Joyce sont particulièrement lumineuses), la passion de l’auteur pour son sujet, les auteurs et les œuvres proposés font de Sept génies... un ouvrage à la fois riche et complètement accessible.

Il faut noter aussi, qu’en plus du corps principal de l’ouvrage, la problématique d’accès des œuvres littéraires et la notion de génie est discuté dans une remarquable préface. Qu’est-ce qu’un génie littéraire ? Et pourquoi le choix de ces sept-là, et pas les autres ? La question intéresse tous les amateurs de littérature et ouvre le débat. Vincent Laisney en tout cas propose des réponses, argumentées et tout à fait judicieuses.

À défaut de démystifier complètement les œuvres présentées (La Divine Comédie et Ulysse par exemple me semblent personnellement toujours autant farouches), l’ouvrage déculpabilise le lecteur en lui confirmant la complexité de ces œuvres. Il lui balise le chemin - mais pas trop ! - pour qu’il puisse, s’il le désire, parvenir plus facilement jusqu’au sommet, sans trop avoir à souffrir du vertige...