Comment écrire un polar suédois sans se fatiguer
de Henrik Lange

critiqué par Blue Boy, le 17 décembre 2015
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Bidon d’essence et allumettes (suédoises)
Vous avez toujours rêvé d’écrire un polar suédois, mais vous n’avez jamais le temps ? Inutile de vous inscrire à un club d’écriture, ce guide est là pour vous en donner toutes les ficelles descriptives, du sempiternel gobelet à café à la feuille d’arbre qui tombe ! Nul doute qu’après une telle lecture, vous deviendrez le prochain Stieg Larsson !


Dans sa jaquette pastichant la collection à succès d’Actes Sud, « Comment écrire un polar suédois sans se fatiguer » se situe aux frontières de la bande dessinée. Avec une illustration par page et quelques rares gaufriers de quatre cases, on peut lire l’ouvrage dans le désordre mais il y a bien une suite logique dans l’exposé du processus de création, du début au dénouement. Faux guide et exposé ironique, il va de soi, mais d’une ironie toute suédoise, mélange de naïveté, d’absurde et d’humour pince-sans-rire légèrement trash. A la question que chacun se posera - qu’est-ce qui définit un polar suédois ? -, Henrik Lange nous dit qu’il y a autant de réponses que de livres, mais, tire la conclusion suivante, le plus sérieusement du monde : « Quelqu’un est mort et quelqu’un d’autre doit découvrir pourquoi ». Le ton est donné. Ça doit être ça l’humour suédois…

Je m’abstiendrai de commenter le dessin, très sommaire, qui passe au second plan. Je m’abstiendrai de commenter le dessin, très sommaire et paresseux, certains diront « faussement simpliste », même s’il est vrai qu’il passe ici au second plan. Et ce n’est pas tellement celui-ci qui produit un effet comique, mais surtout les annotations accompagnant certains détails. Clairement, le parti pris est davantage d’apporter une touche nonchalante pour renforcer l’ironie du propos. Après tout, on est là pour apprendre « sans se fatiguer »…

On sourit plus qu’on ne rit, car souvent l’humour ne saute pas aux yeux tant il est décalé, mais on aime bien cette façon subtile qu’a l’auteur de pointer les stéréotypes du genre et de moquer, sans méchanceté aucune, les clubs d’écriture qui sont légion en Suède. Comme on pouvait s’en douter, on n’apprendra pas grand-chose sur la manière d’écrire un polar suédois, mais on passe surtout un bon moment. Et après une telle lecture, les amateurs du genre ne liront peut-être plus leurs auteurs préférés tout à fait comme avant, avec désormais, fort probablement, un léger sourire en coin si tant est qu’ils aient de l’humour…