La ligne droite
de Hubert (Scénario), Marie Caillou (Dessin)

critiqué par Pucksimberg, le 8 novembre 2015
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
La découverte de sa sexualité dans un univers intolérant
Hadrien est un adolescent, au look très sérieux, lunettes, discret, coiffé avec la frange bien plaquée sur le côté, habillé de manière classique, élevé dans une famille catholique avec une vision étriquée de l'existence. Il est le garçon que l'on évite, c'est un peu le ringard de la classe. Par un concours de circonstances, il va sympathiser avec un garçon, en vue, intégré, en couple avec la jolie Laure. C'est l'âge des interrogations, les deux garçons vont se rapprocher et s'embrasser. Je vous laisse imaginer les conséquences dans sa vie intime, dans la cellule familiale, à l'école privée dans laquelle il est inscrit.

Les dessins sont très agréables et le choix de couleurs lumineuses crée des planches esthétiquement plaisantes. Chaque planche possède trois à quatre couleurs au maximum et donne un caractère visuel satisfaisant. Les mimiques sont bien travaillées et permettent au lecteur de se concentrer essentiellement sur la dimension émotionnelle. Les paysages, par leur simplicité, sont agréables à regarder. On n'entre pas dans les détails, seules les formes nous renseignent sur ce que l'on voit.

Ce roman graphique est sensible et évoque une situation sans doute partagée par un grand nombre d'adolescents et vaut pour son honnêteté. Il y a tout de même des clichés : le lycée privé forcément intolérant, la mère fermée, mais une tante plus humaine ... Ce roman graphique n'innove pas tellement sur ces thématiques, mais reste tout à fait honorable et permet de se poser des questions et les bonnes.

A découvrir, car novatrice dans ses couleurs et dans sa capacité à représenter le réel.