Du côté des violés
de Copi

critiqué par Pucksimberg, le 18 octobre 2015
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Des histoires insolites et un univers surréaliste
Lors du salon du livre de Paris où l'Argentine était invitée, les auteurs parlaient énormément de Copi, dessinateur, écrivain, dramaturge, un auteur qu'il fallait que l'on découvre impérativement. Il a travaillé quelque temps pour Charlie Hebdo aussi. Je ne le connaissais pas et je viens de lire cette bande dessinée, suite d'histoires humoristiques, dont le dessin naïf permet d'aller à l'essentiel. Avec Copi, nous ne sommes pas dans du politiquement correct. Le lecteur a le sentiment que le dessinateur n'a aucune limite et qu'il s'autorise certaines sorties que l'on n'oserait plus aujourd'hui. Le personnage principal est une femme sur un banc que l'on voit essentiellement de profil. Elle converse avec des voisins, des enfants, un renard, un phoque, un escargot ... Un autre personnage récurrent est cette prostituée au franc parler qui a semble-t-il toute la sympathie du dessinateur. Le titre de l'ouvrage interpelle, l'on se place du côté des souffrants, de ceux qui sont des victimes. Qui sont les coupables ? De simples individus parfois, l'état, le monde moderne ...

Il est question de fourrure et de la nature, de prostitution, de sexualité, d'un homme violé, d'une petite fille dotée d'un pénis, d'un rat dépendant à la drogue ... Tout ceci est évoqué de manière burlesque. Copi amuse son lecteur même avec des sujets graves et certaines répliques étonnent énormément. D'un seul coup il s'autorise des répliques violentes, crues ou dérangeantes et de ce choc naît le rire. A travers ces personnages originaux, une critique est faite à la mesure de la folie du monde. Les dessins ne sont pas forcément soignés, mais le lecteur s'habitue rapidement à ces coups de crayon et l'on entre dans cet univers original avec plaisir.