Spiridons. La prisonnière du Kremlin
de Camille Von Rosenschild

critiqué par Ellane92, le 23 septembre 2015
(Boulogne-Billancourt - 48 ans)


La note:  étoiles
Quelques mystères dévoilés, mais d'autres entiers !
Rappelez-vous : un jeune français, Victor, part précipitamment pour la Russie, et est recueilli par Olga, une tsigane, qui ne tarde pas à décéder et à l'envoyer au plein cœur de la Russie, en territoire tsigane, en compagnie de cinq "spiridons", dont on découvrira la nature au fil du récit.

Dans La prisonnière du Kremlin, nous retrouvons Victor pile poil là où on l'avait laissé au premier tome : en fuite avec Horace et ses spiridons, poursuivis par les tsiganes. Il a payé cher sa visite dans les Carpates et le petit carnet qu'il en a ramené. D'ailleurs, il est poursuivi aussi bien par les tsiganes que par les moines Boyarins, avec leur œil unique et leur cruauté sans limite.
Dans le carnet, Victor découvre l'étrange vie et les révélations d'un contemporain d'Ivan le terrible, un certain Aleksandr, proche du tsar. Ce noble raconte sa rencontre avec une tsigane, Sonia, qui lui affirme qu'il pourra voir son fils décédé et découvrir les "secrets de l'Ether", et son long apprentissage du "Don" avec cette "sorcière", qui est également l'amour de sa vie.
Enfin, dans les années soixante-dix, nous suivons Olga, la femme qui a recueilli Victor à son arrivée en Russie. A ce moment, elle est missionnée pour garder un œil sur le descendant du fameux Aleksander, et devra intervenir si jamais elle le soupçonne de disposer de la capacité d'invocation ou de convocation des spiridons. Mais Olga a d'autres ambitions que de servir les intérêts de la seule maitre-diseuse !


J'avais bien aimé le premier tome de Spiridons. S'il manquait, à mon gout, d'un peu de rythme, Camille Von Rosenschild nous propose cette fois-ci un récit à trois voix, celle de Victor à l'époque actuelle, celle d'Olga qui tente le diable en poursuivant ses propres buts, et celle d'Aleksandr, qui nous donne les pièces de puzzle manquantes pour comprendre une grande partie des mystères du monde que nous décrit l'auteure. La Russie et les noms slaves donnent un côté exotique très agréable à l'ouvrage. J'ai trouvé la reconstitution de la Russie sous Ivan le Terrible bien réussie, le récit maitrisé, l'action et le suspense bien présents. Les mystères se dévoilent pour nous permettre d'en apercevoir de nouveaux. La prisonnière du Kremlin évoque l'utopie d'Olga (et celle de Sonia…), les secrets de la maitre-diseuse, l'origine des Boyarins, mais aussi pourquoi et comment notre pauvre et sympathique Victor est mêlé à tout ceci ! Nous suivons également l'évolution de Victor et son apprentissage du Don.
J'ai trouvé que ce volume, plus tonique, avait beaucoup de qualités. Très agréable, avec une écriture fluide, il se lit avec plaisir, et laisse présager une suite qui sera dans la lignée de cet opus. En contrepartie, Victor, de moins en moins naïf, se laisse un peu moins balloté dans le monde de la mort, monde étrange et surnaturel mais pas si effrayant que ça. Et moi, j'aimais bien ce petit côté innocent de notre héros.
En conclusion je dirais : vivement la sortie du troisième tome !


Elle me fit taire d'un doigt sur la bouche : "Tu ne veux pas gouverner ? Soit. C'est cette sagesse-là qui fera de toi un bon souverain."

Les années mettaient de la tendresse là où il y avait autrefois du désir.