Monsieur Jadis ou l'école du soir de Antoine Blondin

Monsieur Jadis ou l'école du soir de Antoine Blondin

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par CCRIDER, le 10 février 2004 (OTHIS, Inscrit le 10 janvier 2004, 76 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (15 085ème position).
Visites : 5 281  (depuis Novembre 2007)

Un titi parisien un rien décalé

C'est une sorte de roman autobiographique , l'auteur et Monsieur Jadis se confondant joyeusement . Nous sommes dans les années 70 avec les hippies , les babas-cools , "Peace and Love" etc...
Jadis est un peu paumé , c'est un enfant de la guerre , du manque , de la vie étriquée ...
Il fréquente Nimier , Morand et quelques autres dans une vie de bohème pocharde où l'on va de situations burlesques et avinées en stages répétitifs dans les divers commissariats de la capitale .
L'évènement principal du livre est une escapade à Londres avec Nimier pour un reportage sur le Tournoi des Six Nations car Blondin est surtout chroniqueur au journal "L'équipe".*
Quelques personnages pittoresques parcourent ce livre : une prostituée extravagante et picoleuse , un sculpteur du buste du Président de la République toujours en train de cuver , la tenancière du bar ouvert toute la nuit où il tient ses quartiers et la mère de l'auteur qui passe son temps à regretter que son fils n'arrive à rien et à lui citer en exemple le Président Félix Gaillard et les Beatles !
A part quelques trouvailles de vocabulaire , quelques fulgurances de langage , il n'y a pas grand chose dans ce livre et l'on se dit que ce sympathique poivrot n'est pas du calibre d'Hemingway ou de Bukowski .
Citons quand même une jolie phrase :" Je serai un de ces vieux messieurs qui ont gardé le coeur jeune ."

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Les éditions

  • Monsieur Jadis ou l'École du soir [Texte imprimé] Antoine Blondin
    de Blondin, Antoine
    Gallimard / Collection Folio.
    ISBN : 9782070360291 ; 6,90 € ; 27/02/2002 ; 220 p. ; Poche
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Odysséez bachique

8 étoiles

Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans) - 14 septembre 2016

Antoine Blondin ne s’est pas contenté de faire le singe en hiver du côté de Deauville, il s’est aussi largement dépensé, pendant de nombreuses années, dans les bistrots de la rive gauche parisienne. Dans le présent récit, il raconte l’odyssée bachique qui le conduisait régulièrement du « Bar Bac » de la rue éponyme aux divers commissariats du quartier où il a passé de nombreuses heures dans ce qui n’était pas encore des cellules de dégrisement, en attendant que ses collègues de beuverie viennent le tirer des griffes des pandores pourtant bien conciliants avec ce client particulièrement fidèle.

Blondin c’est un génie de la plume, il maitrise remarquablement la langue française à laquelle il donne une saveur particulière avec la fulgurance de ses formules, la justesse et l’esprit des ses jeux de mots, calembours, aphorismes, assonances et autres jongleries littéraires. Mais, par-dessus tout, il a l’art, à partir d’événements bénins, d’inventer en de grandes envolées lyriques des légendes homériques et désopilantes. Le souffle de Verdi qui s’envolerait dans un opéra de Puccini, la puissance d’une imagination débordante, au service d’une étonnante virtuosité littéraire. La reconstitution de la bataille d’Austerlitz dans leur bistrot favori vaut au moins un escadron de chopines bien pleines.

Les bordées décrites par Blondin évoquent les années insouciantes du début des Trente Glorieuses, le jazz qui soufflait dans les cabarets de Saint-Germain-des-Prés, Juliette Gréco l’icône du quartier, et tout une bande d’écrivains : Albert Vidalie, Roger Nimier, et d’autres encore plus quelques peintres et même quelques joueurs de rugby célèbres rencontrés lors de ses passages dans le sud-ouest quand il couvrait le Tour de France, ou Outre-manche où ils assistaient à des matchs du Tournoi des cinq nations, sans oublier « les filles de néon » qui arpentaient le bitume du quartier. Un temps que les moins de … au moins un demi-siècle maintenant ne peuvent pas connaître, le temps de l’insouciance du lendemain, des bistrots accueillants leurs colonies de fidèles assoiffés.

« Jean, sers nous à boire ! »

Pudique

8 étoiles

Critique de Guigomas (Valenciennes, Inscrit le 1 juillet 2005, 54 ans) - 11 janvier 2007

Monsieur Jadis passe à côté. A côté de ses enfants qu'il néglige, de sa maîtresse, d'une carrière. Il passe à côté de tout, n'entre que dans les bars et les commissariats. Il a quand même un ami, Roger (Nimier) mais Roger va mourir trop tôt.
Alors Monsieur Jadis est assez désespéré, mais il a le bon goût de cacher ce désespoir dans le noir de ses nuits blanches et de nous le faire sentir sans jamais en parler, juste par le talent de son écriture pleine de pudeur.

Un sourire qui en dit long

10 étoiles

Critique de Bertrand (, Inscrit le 22 mai 2004, 50 ans) - 22 mai 2004

Toute la force de l'oeuvre de Blondin, et plus particulièrement dans Monsieur Jadis, est de dissimuler son ampleur sous des phrases un peu dérisoires. Dommage de passer à côté d'une si humble finesse.

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