Gaudi : 1852-1926, Antoni Gaudi i Cornet - une vie en architecture
de Rainer Zerbst

critiqué par Septularisen, le 13 septembre 2015
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
UN GÉNIE OU UN FOU?
Les éditions Taschen ont mis les petits plats dans les grands pour ce livre. L’auteur d’abord docteur en philologie, critique d’art, de littérature et de théâtre. Le livre ensuite, qui revient en détail sur la vie et la carrière d’Antonio GAUDI, permettant de suivre facilement la progression de son style et l’évolution de pensée architecturale. Un ouvrage d’art de 240 pages avec 372 photographies en couleur, 17 plans horizontaux et trois plans de situation.

Disons-le tout de suite, ce livre présente bien toute l’œuvre architecturale de Gaudi de façon systématique, à part les ouvrages récemment réattribués à l’architecte Catalan (et encore pas pour les puristes…). Tout y est présenté de façon chronologique, avec texte explicatif pour chaque œuvre et de nombreuses photos couleurs de chaque œuvre présentée.

Là où ce livre pèche c’est malheureusement dans les textes et l’iconographie.
Les textes tout d’abord, sans tenir compte des fautes d’orthographe, sont très abscons. On ne voit parfois pas très bien où l'auteur veut en venir, ce qu'il est en train de noud dire et si il sait lui-même de quoi il est en train de parler...
P. ex. Pg. 190 à propos de la « Sagrada Familia » : Si des tas de pierres, des échafaudages et d'immenses grues ne faisaient pas partie des accessoires permanents de l'église, on pourrait se sentir tenté d'aller jusqu'au portail principal et de pénétrer dans la maison de Dieu. ( ?) Vu de l’Est, ce puissant édifice ( ?) a l’air d’être terminé ( ?) – une église d’inspiration gothique et pourtant tout à fait un ouvrage de notre siècle, néanmoins aussi un ouvrage de tout un siècle ( ?) (…)
Si jamais cette église devait être terminée un jour, elle devrait dépasser toutes les dimensions connues et le premier service religieux résonnera comme les légions célestes : les galeries peuvent accueillir 1500 chanteurs, 700 enfants et cinq orgues. ( ??) Mais pour l’instant une telle vision reste chimérique (???).

Mais, plus grave encore sont les problèmes avec les photos! Non seulement elles datent toutes de plusieurs dizaines d’années ( il n'y a qu'à voir les voitures qui sont dessus!...) et ne représentent donc pas une vision réaliste des œuvres dans l’état où elles se trouvent aujourd’hui.. Ainsi p. ex. Pg. 37 la « Casa Vices » ne se présente plus du tout comme on le voit dans les photos, notamment tous les bâtiments aux alentours qui ont changé, et la végétation du jardin qui est aujourd'hui complétement différente!
Pire encore, Pg. 185, l'auteur nous présente des photos des arcs en plein cintre blancs de la mansarde de la « Casa Milá »… Sauf que ces arcs… n’existent plus ! Et pour cause, ils ne sont pas l’œuvre de GAUDI ! Ils avaient été construits par un autre architecte, lorsque la maison appartenait à une agence immobilière qui à l'époque avait fait réaménager les combles, afin de les rendre habitables et de les louer. Aujourd’hui démolis, pour rendre son caractère « authentique » à la maison, on peut voir les arcs... Originaux en briques rouges imaginés par GAUDI et non pas ce qui nous est présenté ici!

De telles erreurs sont indignes d’un ouvrage qui se veut une telle somme, et relativisent donc son intérêt !
Sans parler bien sûr, du plaisir de ma lecture qui en à été complétement gâché!

Signalons pour finir que ce livre présente aussi une biographie complète d’Antonio GAUDI (Antoni GAUDÍ i CORNET, pour les puristes…) (1852-1926), une bibliographie et en fin d’ouvrage trois plans détaillés, présentant l’emplacement exact de tous les bâtiments construits ou rénovés par GAUDI achevés ou non. On découvrira même les esquisses de l’étonnant hôtel circulaire, d’une hauteur de plus de 300 mètres, que l’architecte projetait de construire à New York sur la demande d’un homme d’affaires américain !