Embrassez-moi
de Katherine Pancol

critiqué par CCRIDER, le 10 février 2004
(OTHIS - 76 ans)


La note:  étoiles
La vie c'est le désir
Katherine ne vit plus depuis que Mathias , qui la trouve un peu étouffante , est parti . Elle ne sait plus quoi faire pour le récupérer . Alors , elle s'épanche sur l'épaule du pauvre lecteur , elle s'étale , se détaille , nous promène dans les méandres de la psyché d'une femme amoureuse et traumatisée . Mme Pancol pratique une sorte de thérapie littéraire , elle est sur le divan et nous sur le fauteuil . Sa vie , ses amants , une longue suite de ratages . Elle les a accumulés , elle s'est jetée à leur tête presque voracement et tout a très mal fini puisqu'au début du livre qui raconte la fin de l'histoire , elle soigne une dépression dans un hôpital . Flashback : elle est à New-York avec Virgile son amoureux platonique qui ne l'intéresse pas vraiment alors qu'elle languit pour Mathias qui , lui , la dédaigne et hésite à se remettre avec elle .
Mis à part la fin dramatique et l'évocation de la vie de Louise Brooks , ancienne actrice déchue du cinéma muet , qui peuvent un peu intéresser , trop de complaisance et d'égocentrisme gâtent ce livre . J'avais mieux apprécié "Moi d'abord" et "J'étais là avant" , livres où Pancol m'avait semblé montrer plus d'humour et de distance vis à vis d'elle-même et de ses problèmes .
L'histoire , assez banale en soi , amène quand même à une réflexion sur le désir et la frustration .
"Les choses ne changent pas , ce sont nos désirs qui finissent par changer " a dit Proust . " Mille fois la vie vous a appris que les désirs n'apportent que déception . Le but atteint réveille votre état de manque et la frustration vous lance à la poursuite d'un nouveau leurre" Rajneesh .
Bien sûr , Katherine n'atteint pas à cette sagesse , elle passe même complètement à côté du Bonheur .
Un livre honnête et sympathique , sans plus .
Un peu dure! 8 étoiles

Cette critique de CCRIDER!!
Il faut dire que je ne suis pas tout à fait objective car j'adore Katherine PANCOL depuis "moi d'abord".
Dans ce livre, je ne trouve pas qu'elle manque de distance mais elle parle différemment de ses amours, analyse différemment ses échecs et donne l'image d'une femme qui se connaît, sait ce qu'elle peut accepter et ce qu'elle ne peut pas, mesure les risques et suit son coeur..
Contrairement à certains, je n'ai pas excessivement apprécié les passages avec Louise Brooks, bien que je les ai trouvés intéressants mais c'est surtout cette histoire d'amour, ce qu'elle ressent et surtout (et toujours) la façon qu'elle a de décrire si justement ce que l'on peut ressentir tout au fond, tout au fond..

SOFIBI - - 52 ans - 15 mai 2004