D'après une histoire vraie
de Delphine de Vigan

critiqué par Veneziano, le 30 août 2015
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Les angoisses de l'écriture
Delphine, une auteur à succès, n'arrive plus à écrire, pas la moindre ligne. Ouvrir le moindre dossier Word ou rédiger le moindre carton d'invitation l'angoisse. Rien ne vient, malgré les encouragements de son éditrice, de ses proches. Le mal se maintient, jusqu'à une mystérieuse soirée.
Elle y retrouve une femme de son âge, croisée au Salon du livre de Paris (clin d'oeil au passage à celles et ceux du site que j'ai connus là). Elles dansent et boivent ensemble. L'auteure est impressionnée par son allure, sa prestance, comme par le fait qu'elle connaisse très bien son univers littéraire.
Elles se revoient à plusieurs reprises, puis de plus en plus. Elles déjeunent souvent ensemble, puis "L.", la mystérieuse nouvelle amie lui demande ce qu'elle s'apprête à écrire, l'aiguille sur quelque chose d'inspiré de la réalité, pas une fiction, et lui conseille d'abandonner son projet inspiré d'une émission de télé-réalité. "L." devient de plus en plus insistante, directive. Elle lui fait ensuite part qu'elles étaient étudiantes dans la même classe préparatoire littéraire, lui faisant comprendre sa frustration qu'elle ne se soit pas souvenue d'elle.
Elles deviennent intimes. Delphine s'installe un moment chez elle, au risque de prendre à la légère sa vie de famille. Et puis les choses s'emballent. "L." lui parle d'une amie imaginaire qu'elle s'était inventée. Delphine se casse le pied, L est hospitalisée dans une clinique psychiatrique un moment, et c'est au tour de Delphine de dérailler un peu, ... avant que "L." disparaisse, de manière très mystérieuse.
Les pièces du puzzle sont peu à peu reconstituées, mais Delphine se place dans le déni.
Elle avait reçu des lettres anonymes de quelqu'un supposé proche. Et son éditrice a reçu un étrange manuscrit, qui serait provenu de sa part.


L'affaire est assez bien menée, malsaine à souhait, le degré d'intensité va crescendo, l'intrigue est bien menée. Ce roman ne ressemble pas à ce que l'auteure a pu écrire jusqu'à présent. Il est surprenant, déroutant, bien fait ; mais il est un peu trop glauque pour moi, ce qui est très subjectif, je vous l'accorde.
Théorie du roman 4 étoiles

Alors que Delphine a de la peine à se remettre de l'écriture de son dernier roman, elle fait la rencontre de L. une femme avec qui 'amitié se révèle presque fusionnelle. Mais bientôt l'emprise de cette L. sur la vie de Delphine connaît une escalade qui se révèle assez inquiétante.
Le livre de Delphine de Vigan a pour ambition d'explorer une certaine théorie du roman, celle de l'auto-fiction: quelles sont les attentes des lecteurs de ce début de XXI.ème siècle? Il semblerait qu'au nombre de tirages, les livres "vrais" occupent les premières places. C'est ce que tente de faire comprendre L. tout au long du récit: impressionnée par la teneur du dernier roman de Delphine, L. en voudrait plus... elle veut que Delphine continue de se dévoiler, qu'elle rejette toute idée de recours à la fiction pour donner des bouts d'elle-même au lectorat avide de vérité.
Tout cela est assez factice en vérité et assez maladroit... au point que lorsque les deux personnages du roman que sont L.et Delphine évoquent ce sujet très régulièrement à partir de la moitié du livre, on s'ennuie ferme.
Plus intéressant est la description des symptômes de la dépression que semble traverser l'auteur après son succès et la sensation de vide et de remise en question... la fameuse crise de la quarantaine y est très bien évoquée et on compatit sur le sort de Delphine qui s'interroge sur son destin: et maintenant quoi? Les enfants sont partis, l'essentiel de la carrière est derrière soi, quel est le sens des relations sociales qu'on a tissées jusqu'à maintenant?
J'ai préféré paradoxalement ce livre au précédent de Delphine de Vigan, sans doute car le sujet central m'est plus proche... il ne restera cependant pas dans ma mémoire comme un chef d'oeuvre, les allers-retours entre la biographie et la fiction ainsi que les tentatives de théoriser ce "mouvement littéraire" qu'est l'auto-fiction étant un peu lourdes et un peu trop redondantes.

Vince92 - Zürich - 46 ans - 25 août 2023


Tryptique : Dépression, Séduction, Trahison 7 étoiles

« D’après une histoire vraie » est le roman de Delphine de Vigan qui suit « Rien ne s’oppose à la nuit », roman en large partie autobiographique ou plutôt « matribiographique ! ».
Dès le départ, il y est question d’une écrivaine à succès, une Delphine, qui a publié juste avant « Rien ne s’oppose à la nuit ». On croit bien la connaître …
Cette Delphine vit mal le succès, inattendu, qui a accompagné son dernier roman et les polémiques ou questions qui s’en sont ensuivies. Elle est un peu au fond du trou. Son mari François vit de son côté, ses 2 enfants, jumeaux, sont avec elle, mais passent le bac et vont quitter la maison. Elle a finalement peu de soutien à disposition. C’est la partie « Dépression »
C’est dans ce contexte qu’elle fait la connaissance de L, une femme peu ou prou de son âge, qui évolue aussi dans le milieu littéraire, en qualité de « nègre ». L va très vite tout faire pour se lier à elle, se rendre indispensable et prendre sur Delphine une emprise importante. Au point d’imaginer, et d’y parvenir, se faire passer pour elle lors d’une rencontre d’auteure avec des lycéens.

« A l'âge adulte, l'amitié se construit sur une forme de reconnaissance, de connivence: un territoire commun. Mais il me semble que nous recherchons chez l'autre quelque chose qui n'existe en nous-même que sous une forme mineure , embryonnaire ou contrariée. Ainsi, avons-nous tendance à nous lier avec ceux qui ont su développer une manière d'être vers laquelle nous tendons sans y parvenir. »

C’est la partie « Séduction » et j’avoue que c’est celle qui m’a le moins accroché car je n’ai pas réellement pu comprendre comme une auteure intelligente pouvait se faire manipuler ainsi, et tout cas tel que le décrit Delphine de Vigan. A mes yeux la ficelle est trop grosse et j’ai été agacé par moments comme si réellement le bouchon était poussé trop loin.
Et ça va déraper vilain dans la troisième partie « Trahison » pour laquelle on ne va rien révéler car c’est certainement celle qui a le plus d’intérêt. En tout cas celle qui a rattrapé le roman à mes yeux. L’ambiguïté est à son comble : fiction, réalité, à quel niveau de réalité, avec quelle part de fiction ? C’est très troublant et vertigineux et c’est pour cette dernière que « D’après une histoire vraie » mérite d’être lu.
Au bout du bout, eh bien …
A noter que ce roman a reçu le Prix Renaudot 2015 ainsi que le Prix Goncourt des Lycéens.

Tistou - - 67 ans - 28 mai 2018


Manipulation 5 étoiles

Mon premier livre de Delphine de Vigan.
J'ai bien aimé le début de ce roman raconté comme une "autobiographie"
Par contre j'ai trouvé qu'il se trainé un peu en longueur.
L'histoire de cette écrivaine en manque d'inspiration, manipulée par son double, fait penser un peu à Misery de Stephen King avec beaucoup moins de suspense.
Au final je suis mitigé, mais j'ai quand même envie de voir le film tiré de cette histoire.

Free_s4 - Dans le Sud-Ouest - 49 ans - 18 mars 2018


oups 1 étoiles

J'aime les livres bien écrits et celui-ci n'est vraiment pas dans cette catégorie.
Je déteste le nombrilisme aussi j'ai refermé le livre après une centaine de pages.
Il y a peu j'ai eu dans les mains "jours tranquilles à Manhattan de Marilyn French"... et bien j'ai trouvé ce livre bien supérieur à celui-ci.
Je n'arrive pas à comprendre ce genre de littérature. J'ai l'impression de revivre avec 35 ans de recul l'époque "Mittérandienne" où le cinéma français subsidié devait créer pour lutter contre l'invasion de la pellicule américaine. Alors on envoyait dans les salles obscures des films coûteux, en général avec des titres qui n'en finissaient pas, de longues scènes où l'on pouvait voir une actrice se raser les aisselles pendant dix minutes, des longs plans interminables. Il y eu dans les cinémas à l'époque des concerts de bâillements mais les critiques semblaient eux trouver un plaisir certain !
Et bien voici mon ressenti sur les 100 premières pages.

Monocle - tournai - 64 ans - 26 janvier 2018


Fabuleux! 9 étoiles

Je ne vais pas reprendre le résumé de l'histoire, les autres critiques l'ont déjà très bien fait.
J'ai adoré ce roman (cette histoire vraie?), je l'ai dévoré! La tension s'installe au fur et à mesure de la lecture, on ne sait démêler le vrai du faux et la fin ne nous apporte pas de réponse claire!
Jusqu'au petit mot FIN qui laisse dans l'expectative ( ceux qui l'ont lu comprendront).
Pour moi, jusqu'à présent, le meilleur livre de l'auteur.

Palmyre - - 62 ans - 10 avril 2017


Gentil thriller psychologique 7 étoiles

Le phénomène Delphine De Vigan n’est pas passé inaperçu depuis le succès de son roman « Rien ne s’oppose à la nuit ». Ce livre déclic a déclenché une quantité de prix littéraires. Et ce nouvel opus « D’après une histoire vraie » a confirmé la règle et a même permis à cette auteure de décrocher le prix Renaudot et le prix Goncourt des lycéens. Autant vous dire que je plaçais de grandes espérances dans cette lecture.

Ne voulant pas laisser tomber l’autobiographie qui a fait sa réussite mais désirant peut-être ne pas donner l’impression de profiter du filon, Delphine De Vigan a décidé de nous offrir une œuvre hybride. Elle se sert de ses souvenirs pour y intégrer de la fiction. Elle entretient en permanence le paradoxe au point que l’on est baladé entre réalité et imagination sans jamais savoir de quel côté on se trouve réellement. Et c’est là toute la force de ce livre. Les fans qui voulaient qu’elle continue dans la veine du dernier et ceux qui préféraient qu’elle revienne à la fiction, sont au final tous contentés !
En toile de fond, l’auteur nous fait entrer dans son quotidien d’écrivain, de femme et de mère. Puis elle intègre un grain de sable plutôt encombrant en la personne de L. Celle-ci va dynamiter tout son monde et ainsi crée une atmosphère perfide et une tension omniprésente.

J’ai bien aimé ma première approche de Delphine De Vigan même si je trouve qu’elle ne va pas assez loin. Le suspense est toujours présent mais on ne se sent jamais vraiment en danger. Elle utilise toutes les ficelles du thriller psychologique et l’adapte à son lectorat. C’est léger, c’est agréable, ça fonctionne assez bien mais ce n’est juste pas assez machiavélique pour moi. Une petite touche de méchanceté en aurait fait une grande réussite. Mais si vous cherchez un roman stressant et qui ne vous empêche pas de dormir, vous ne serez pas déçu par « D’après une histoire vraie »!

Killing79 - Chamalieres - 44 ans - 9 janvier 2017


Manipulation d’une victime de la page blanche. 8 étoiles

Après le bouleversant « Rien ne s’oppose à la nuit », Delphine de Vigan est confrontée au phénomène de la page blanche. Elle ne sait plus quoi écrire après ce succès littéraire à la touche personnelle qui a brouillé ses propres cartes.

Au cours d’une soirée, elle fait la rencontre de la mystérieuse L., une femme remarquable qui va l’aider à retrouver une vie d’auteur après le choc qu’a suscité ce livre. Mais l’auteur ne laisse pas le lecteur avoir la surprise de la tournure des événements. Elle donne une analyse immédiate d’un scénario d’emprise et de manipulation que l’héroïne elle-même n’identifie pas rapidement. Au mieux, elle s’interroge sur les motivations réelles de sa nouvelle « amie » qui s’incruste dans son existence quotidienne.

Delphine de Vigan aborde aussi ici un thème important pour les auteurs dits « de fiction », celui de la nuance entre le réel et l'imaginaire ; rien n’est réellement fictif et en même temps tout à un fondement dans la réalité. Elle semble aussi chercher à semer le doute sur le scénario de son roman précédent et utilise probablement le présent ouvrage comme une catharsis ou un antidote aux effets secondaires provoqués par la sortie de « Rien ne s’oppose à la nuit ».

L’auteur conserve un style de haut niveau et d’une grande fluidité ; ce roman ne peut décevoir et on sera encore envoûté par un bouquin qui fait aimer la lecture. La romancière respecte ses lecteurs en ne sortant pas un lapin de son chapeau à la fin de l’histoire, mais en menant ceux-ci vers une issue logique et crédible.

Un roman très bien construit et qui mérite amplement les distinctions littéraires qui l’ont consacré.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 3 octobre 2016


Réputation usurpée 2 étoiles

Je n'ai guère aimé cette autobiographie romancée. Si l'histoire contée est vraie, bien sûr, c'est assez fort du point de vue de la relation entre l'auteur et L.
Mais que dire de l'écriture, du style ? J'aime les livres bien écrits, et celui-ci n'a franchement rien d'extraordinaire. De quoi se demander comment sont attribués les prix littéraires et pourquoi ils sont ainsi relayés par les médias.
"La Maison de Claudine" restera dans l'histoire de la littérature. "D'après une histoire vraie" sera vite oublié à mon avis.

Anna Karénine - - 60 ans - 26 février 2016


Qu'est-ce qui est vrai ? 6 étoiles

L'histoire est parfois cohérente, parfois moins, sans que l'on puisse vraiment faire la part des choses. Alors on continue la lecture dans l'espoir de comprendre. Comprendre qui est « L », réelle ou pas, amie ou machiavélique. On est simplement informé que la relation avec D. de Vigan s'est mal, très mal terminée. Et à la fin on saura pourquoi.
Roman que j'ai lu avec un certain plaisir, mais sans plus. Il y a nettement mieux. Dès lors, deux prix littéraires prestigieux pour un tel livre, ça me semble un peu surfait.

Bernard2 - DAX - 74 ans - 11 janvier 2016


La mante 5 étoiles

Delphine est exténuée, fragilisée, déstabilisée par le succès de son dernier livre. Interrogée, voire agressée, recevant même des lettres anonymes d'une grande violence, elle commence à douter de pouvoir écrire à nouveau.
" - En fait, ce n'est pas tellement le jeu qui m'intéresse…. C'est plutôt l'après...ce moment où elle va devoir se confronter à cette image d'elle, qui n'a rien à voir avec ce qu'elle est."

S'ajoutent les départs de ses enfants qui viennent d'obtenir leur bac et poursuivent leurs études loin de Paris et celui de son compagnon, impliqué dans un projet qui l'oblige à rester aux états-unis.
Quand elle rencontre L., elle est ravie d'avoir quelqu'un qui l'écoute et la comprenne aussi bien. Le plaisir d'être "sur la même longueur d'ondes", lui rend rapidement sa présence permanente évidente.
Mais la communion deviendra vite dépendance, emprise, et manipulation.

Delphine de Vigan emmène son lecteur dans un récit très personnel. Semant le doute, elle le maintient dans une proximité affective tout en lui laissant le choix de l'option quant à la véracité de son récit.
C'est toujours bien écrit, bien construit mais j'avoue ma déception quant au manque d'énergie, de rythme de ce roman. Il est effectivement intéressant de savoir si les romans se doivent ou pas d'être "réels", ou s'il est aussi passionnant de lire une authentique fiction. C'est un vaste débat mais j'ai trouvé les polémiques récurrentes.
" -Est-ce que tu ne crois pas que tu le sens, comme tu dis, simplement parce que tu le sais ? Parce qu'on a pris soin de te faire savoir d'une manière ou d'une autre qu'il s'agissait d'une histoire vraie, ou "inspirée de faits réels" ou "très autobiographique", et que cette simple étiquette suffit à susciter de ta part une attention différente, une forme de curiosité que nous avons tous, moi la première, pour le fait divers ? Mais tu sais, je ne suis pas sûre que le réel suffise. Le réel, si tant est qu'il existe, qu'il soit possible de le restituer, le réel, comme tu dis, a besoin d'être incarné, d'être transformé, d'être interprété. Sans regard, sans point de vue, au mieux, c'est chiant à mourir, au pire c'est totalement anxiogène. Et et ce travail là, quel que soit le matériau de départ, est toujours une forme de fiction."

Un roman intéressant que gâchent un peu les nombreuses répétitions (sur sa maladresse par exemple), sur la difficulté d'écrire "après ça" ; mais une lecture que j'ai personnellement trouvée un peu décevante ; il faut dire que la barre était haute après "Rien ne s'oppose à la nuit".

Marvic - Normandie - 65 ans - 28 décembre 2015


réalité, fiction.. 8 étoiles

Delphine de Vigan nous entraîne dans un débat littéraire , réalité ou fiction , qui fait de son roman, pour le coup une véritable bombe littéraire. Le montage est astucieux , savant, prenant, à la manière d'un thriller , bien ficelé. Au début, les faits nous paraissent vrais, un écrivain , en panne d'inspiration, et de ce fait, plongée dans une grande vulnérabilité accepte l'amitié un peu débordante de L. qu'elle rencontre dans une soirée. Dévouée, L. dévore de gentillesse et d'attentions Delphine qui est aussi l'auteur qui nous balance sa vie privée , son compagnon François, ses enfants , autant d'éléments qui nous confortent que c'est la vraie vie. Nous voila embarqués dans le déroulement de la vie de ces deux femmes, L. prend de plus en plus de place dans la vie de Delphine, elle se révèle manipulatrice, usurpe l'identité de l'auteur, et tente de l'empoisonner. L'auteur a alors l'habileté de nous faire croire que tout cela n'est que fiction . Ce roman est une prouesse littéraire fiction ou réalité ...La vie de L. disparaît sans laisser aucune trace, le crime était presque parfait...

Stradivarius - - 82 ans - 7 décembre 2015


Machiavélique 8 étoiles

Un roman très différent de ceux auxquels l'auteur nous avait habitués jusque là.

Un thriller psychologique d'une rare efficacité, mêlant si bien fiction et réalité qu'il en devient terrifiant et terriblement prenant.

Une plume très efficace et une tension montant crescendo font qu'il est très difficile de lâcher le livre.

J'y ai vu là un hommage très personnel et très réussi au "Misery" de Stephen King.

Marsup - - 48 ans - 9 novembre 2015


Le vrai s'oppose-t-il à la fiction ? 9 étoiles

Delphine de Vigan se positionne pour le vrai, la vérité dans le roman. Un bon roman doit courtiser le réel.
Delphine de Vigan est une auteure de nombreuses fois couronnée pour ses romans Rien ne s’oppose à la nuit et No et moi ; ce dernier a été adapté au cinéma.
La narratrice est une auteure à succès ; Ses enfants, Louise et Paul vivent leur vie plutôt au loin, son conjoint actuel, François, est agent littéraire et est rarement auprès d’elle. Elle découvre L. qui devient une amie, plutôt encombrante sans qu’elle ne s’en rende compte.
Séduction, dépression, trahison forment les trois parties du roman. Elles se succèdent en parfaite harmonie. La trame se développe avec chaque fois un nouvel élément qui bouscule le train-train. Ce qui suscite l’intérêt du lecteur.

Ddh - Mouscron - 82 ans - 23 octobre 2015


Une habile manipulation ! 8 étoiles

Delphine de Vigan, suite au succès de son dernier livre « rien ne s’oppose à la nuit », roman autobiographique sur sa propre mère, se retrouve confrontée à la panne de l’écrivain, la fameuse page blanche. Qu’écrire après un tel roman ? Elle s’interroge sur ce que veut lire le public : de la fiction, une histoire vraie ? Il paraît que les gens ne sont aujourd’hui attirés plus que par le vécu, le vrai, comme en témoigne la multiplication des autobiographies et biopics dernièrement et que les histoires inventées ne les intéressent plus. C’est en tout cas ce que lui dit L., la rencontre qui va bouleverser sa vie. L. pour qui elle a beaucoup d’admiration, sans quoi elle ne l’aurait pas fait entrer dans sa vie.

Une sorte de scénario façon Misery où l’on se sent adroitement manipulé. Comme beaucoup, je me suis fait avoir et j’ai eu du mal à démêler le faux du vrai tant l’écriture est puissante. Plus d’une fois, je me suis demandé : est-ce que c’est réellement de cette façon que ça s’est passé ? La folie, l’imagination et finalement la littérature n’ont-elles pas altéré la réalité ? Et après tout, est-ce vraiment si important de savoir que ce qu’on lit s’est réellement passé ?

Psychééé - - 35 ans - 9 septembre 2015