Teleny
de Oscar Wilde

critiqué par Ben75011, le 28 août 2015
(Paris 11e - 35 ans)


La note:  étoiles
Révélation de l'amour homosexuel
Teleny, c'est un livre qui marque les esprits. Parmi les premiers romans traitant d'homosexualité et de sexualité, fin du XIXe siècle. Après que le roman ait été maquillé, diffusé sous le manteau, il finit par être distribué publiquement en 1934.

Ce livre retrace la vie sexuelle et sentimentale de Camille DESGRIEUX, jeune homosexuel anglais, qui rencontrera René, un pianiste brillant. Les descriptions sont très froides, crues, quasi chirurgicales, dans les scènes vécues. La fiction est finement ciselée sous forme de chapitre. Le vocabulaire très recherché, très littéraire. Il n'y a pas que des relations homosexuelles dans l'ouvrage, bien au contraire.

A l'époque, on ne craignait pas le VIH, mais la syphilis, et l'emprisonnement pour homosexualité. Les sentiments sont dépeints de manière réaliste et vivante, tout comme les scènes de sexe, mais qui n'empêchent pas l'usage d'un vocabulaire châtié, fluide, et suscitant l'imagination.

La fin est particulièrement cruelle. D'ailleurs, le titre anglais est "Teleny, ou le revers de la médaille". Serait-ce une manière pour l'auteur d'exprimer ses regrets sur l'homosexualité qu'il vécut ? Ouvrage court (moins de 200 pages), se lit avec délectation, à l'instar d'un fruit dont on savoure chaque bouchée. Attention, à ne pas mettre dans les mains des plus jeunes.