Grandeurs et misères des hommes - Petit traité de dignité
de Éric Fiat

critiqué par Colen8, le 15 août 2015
( - 82 ans)


La note:  étoiles
La dignité, des dignités : déclinaison
Au cœur de la déclaration universelle des droits de l’homme, la dignité n’a pas le même sens pour tout le monde, à fortiori pas la même valeur. La bourgeoisie s’est offert une dignité en propre terriblement discriminante. Une fois devenue puissante, faute de rejoindre l’aristocratie et ses privilèges aussi facilement qu’elle aurait voulu, la bourgeoisie s’est distinguée du peuple par une posture, des coutumes et des mœurs faits de retenue, de décence, de pudeur, d’ailleurs largement dépassés de nos jours. Non sans hypocrisie elle s’est s’accommodé du monothéisme, celui des religions des fils d’Abraham qui élève tous les hommes au même rang en dignité, car ils ont été créés à l’image de Dieu. Bien pour les croyants, mais les autres ?
C’est à Kant que l’on doit les fondements laïcisés de la dignité. Quelques pitoyables que soient des personnes gravement atteintes dans leur esprit ou dans leur corps, quelques condamnables que soient certains actes, Kant place la loi morale et donc la dignité en chaque individu. Il la voit à la fois comme vertu et comme valeur inaliénable de tout être humain, inséparable du respect. Destiné à nous engager dans une réflexion profonde, qui rejoint pour partie celle de l’éthique, ce traité est illustré de quantité d’historiettes et de paraboles qui en rendent la lecture plaisante, à ne pas bouder.
Ceux qui préfèrent le discours à l’écrit, peuvent télécharger les vidéos des conférences de ce jeune agrégé de philosophie sur « youtube » où il s’exprime avec le talent mêlé d’humour d’un conteur sur des sujets graves.