Henry Moret 1856-1913
de Marie-Bénédicte Baranger, Jean-Yves Rolland

critiqué par Radetsky, le 13 août 2015
( - 81 ans)


La note:  étoiles
Henry Moret : la Bretagne hors des brumes
Henry Moret (1856 – 1913), enfant naturel d’une jeune femme de condition modeste, est reconnu et adopté par l’officier de marine Edouard Moret.

L’intuition d’un médecin major va orienter le jeune homme attiré par les arts vers le dessin et la peinture. Il rencontre Coroller à Lorient, qui tient un atelier de peinture et l’encourage à viser plus haut. Ainsi, après les Beaux-Arts de Paris (dans les classes de Lehmann, Laurens), Moret va affiner sa technique et son style, tout en se réinstallant en Bretagne.

Là, il entrera dans le sillage de l’école de Pont-Aven et fera des rencontres décisives pour l’évolution de sa propre peinture : Gauguin, Bernard, Maufra, Sérusier…

L’ouvrage ici commenté trop brièvement décrit par le menu sa carrière de peintre aux variations de style progressives, qui le rapprochent tantôt de Corot, de Courbet, des impressionnistes bien sûr, tandis que certaines touches en apparence violentes feront songer à un émule passager de van Gogh ou à un disciple des Nabis, qui transformera la vision souvent terne qu’on a coutume de réserver à une terre pauvre dans tous les sens du terme, la couleur n’étant pas en reste..

Peintre « naturaliste » si on veut, mais trop méconnu à mon avis et dont l’œuvre se cache souvent dans des collections particulières. Ses toiles, aquarelles et dessins peuvent être repérés à Bordeaux, Brest, Paris (Petit Palais), Quimper, Rennes, Vannes, Cholet… majoritairement dans le grand ouest, donc. Tandis qu’à l’étranger Boston, Brème, Chicago, Ottawa, Rome (Vatican)… entre autres, montrent qu’un « régionaliste » peut parfaitement n’être pas mineur.

C’est donc une heureuse initiative que ce catalogue raisonné qui saura attiser les curiosités pour le peintre enthousiaste d’un certain renouveau breton replacé au niveau des plus grands.