Sacrés Français! Un Américain nous regarde
de Théodore Stanger

critiqué par CCRIDER, le 3 février 2004
(OTHIS - 76 ans)


La note:  étoiles
Notre ami américain
" Qui aime bien châtie bien " ... Ah , Monsieur Stanger , on peut dire que vous nous avez taillé un sacré costume pour l'hiver avec ce bouquin ! Nos travers , nos défauts , nos sales petites habitudes y sont décrites sans indulgence mais avec beaucoup de finesse et d'exactitude . On voit que vous nous connaissez bien .
Alors que répondre ? Pas grand chose . Sinon , un tant soit peu que l'on soit honnête et de bonne foi , admettre que vous dites vrai et que le portrait souvent peu flatteur que vous faites de nous est exact et qu'il n'y a pas de quoi en être fier .
Pour se consoler , on peut se dire qu'on pourrait en faire un semblable de nos bons amis américains et qu'il serait sans doute bien réjouissant avec leurs travers à eux .
A propos , si vous voulez faire une plongée dans l’Amérique profonde , une fois n'est pas coutume , regardez le "Jerry Springer Show" , vous ne serez pas déçus du voyage ...
Pour en revenir au livre , tout y passe , des 35 heures aux pharmacies fermées quand on a besoin d'un médicament . Notre folie de la bagnole et notre frilosité devant la merveilleuse modernité de ce 21ème siècle débutant etc , etc ...
C'est un livre impertinent , drôle et sympathique quand on a l'intelligence de rire de soi-même et qu'on réalise que finalement Ted Stanger qui a la dent si dure nous aime bien quand même puisqu'il a choisi de vivre chez nous .
Des certitudes et des vérités - n'en déplaise à certains 6 étoiles

Un point de vue différent. Stanger stigmatise entre autre le népotisme et la diplomite typique de notre pays, ces nerds très penseurs, ces "fils de" ainsi que ces "grosses têtes" qui sont le cancer numéro 1 de la nation, toutes ces élites et ces technocrates privilégiés qui ne se sentent plus trop parcequ'ils ont tous obtenu cette fameuse mention pour leur part ou bien ce diplôme de grande école - qui d'ailleurs ne sert pas à grand chose à l'extérieur de la France. Puis l'auteur jette un coup d'oeil sur des français quelque peu orgueilleux et chauvins qui voudraient être autre chose qu'un satellite des USA tout en jouant un ambigu double-jeu digne des ex-pays de l'est; et alors que la place mondiale de l'Hexagone est depuis longtemps anachronique. Il faut en effet noter que s'il y a beaucoup plus de pauvres outre-manche dans les statistiques, on y laisse davantage de chance à l'initiative économique comme aux nouveaux riches. La France est là ou l'on demande et ou l'on exige le plus de papiers !

L'inertie serait ce qui définit le pays de la collaboration, des fromages et du vin rouge, après tout pourquoi pas ? Je ne sais pas si on peut conclure au final le fait que Stanger ait tort ou fondamentalement raison, mais il n'empêche qu'il y aurait sûrement 2 ou 3 questions à se poser chez les fanatiques de Descartes.

Antihuman - Paris - 41 ans - 2 novembre 2012


Si terrible mais si vrai... 8 étoiles

Un état de la France, certes, elle est dans un sale état mais l'auteur nous le décrit avec tant d'humour que la lecture en devient agréable... Beaucoup de rires et de sourires!
Comme je suis malgré tout un peu patriote, mon orgueil a été légèrement blessé et j'ai donc préféré "sacrés américains"!

Loa - - 40 ans - 28 septembre 2011


Un aperçu des moeurs françaises assez juste dans l'ensemble 9 étoiles

J'ai beaucoup apprécié le livre de Ted Stanger. Il a beaucoup d'humour et analyse assez bien les français et la France.

Toutefois, je trouve Béatrice assez dure avec Ted Stanger. Certes le texte n'est pas parfait. Mais c'est un américain qui fait l'effort d'écrire dans une autre langue que la sienne et je trouve qu'il se débrouille pas si mal. Quand on voit le niveau de certains français en langue étrangère et les prouesses de certains professeurs de langues qui feraient mieux d'exercer un autre métier (je précise je ne parle pas de tous les profs mais de certains seulement), je ne peux que tirer mon chapeau à des écrivains qui font l'effort d'écrire dans une autre langue que la leur tels que Ted Stanger, Shan Sa ...

En tout cas, c'est un livre à découvrir. On le lit facilement et on passe un bon moment.

Moon - LYON - 43 ans - 19 février 2005


Miroir, mon beau miroir 6 étoiles

Amusant et parfois instructif, tantôt caustique, tantôt flatteur.
Le sérieux côtoie l'anecdotique. A propos de la politique d'intégration de la France multiethnique, l'auteur s'étonne de l'absence des députés de couleur à l'Assemblée Nationale ou de l'interdiction de collecter des statistiques sur des bases d'origines ethniques - à l'opposé des habitudes américaines.

Il traite également des thèmes futiles ou déjà vus, comme la gloire de la cuisine française ou le pouvoir des fonctionnaires.
La presse, trop respectueuse à l'égard du pouvoir et trop molle, contrairement aux Français toujours contestataires, voilà un sujet où je suis restée sur ma faim; j'aurais préféré plus d'arguments. Ted Stanger doit savoir, il est journaliste. Mais il a pris le parti de ne jamais s'appesantir, ça peut fatiguer le lecteur.

L'auteur fait l'éloge des intellectuels et accorde à Paris le titre de capitale de la pensée; mais il se moque de l'habitude "so French" de mêler le discours intellectuel là où, à son avis, il n'est pas à sa place: par exemple Adjani, sur un plateau télé, parle de son dernier film en termes de "nécessité intérieure" et "rapport à l'absolu", au lieu de faire des confidences sur sa vie amoureuse et la chirurgie esthétique.
Quelques pages plus loin, une autre taquinerie : c'est Bill Gates avec son logiciel Word et son vérificateur d'orthographe qui a rendu le plus grand service au Français moyen, soucieux de la qualité de ses documents.
... Soit dit en passant, on trouve des coquilles et des virgules mal placées dans le bouquin de Ted Stanger.
Très léger, à lire sur la plage ou dans le métro.

Béatrice - Paris - - ans - 31 juillet 2004