Un homme de peu
de Elisabeth Alexandrova-Zorina

critiqué par Reginalda, le 31 juillet 2015
(lyon - 57 ans)


La note:  étoiles
La loi du plus fort par-delà le Cercle polaire
Savel Férosse est un petit homme, que tout le monde méprise et malmène. Or, malheureusement pour lui, Savel Férosse vit dans une ville du Nord de la Russie, que le pouvoir central a délaissée et qui est désormais la proie de la mafia et de toutes sortes de pouvoirs véreux. Alors le jour où malgré lui, Savel Férosse met un coup de pied dans la fourmilière, il se retrouve pris dans un maelstrom qui le dépasse et l'oblige à fuir, puis à rentrer, toujours en retard sur les événements et voué à la solitude et à la folie.
En dépit de quelques longueurs, ce premier livre d'une jeune romancière russe est impressionnant de maîtrise et d'originalité. Car pour dépeindre une société gangrenée par la corruption et la mafia, Elisabeth Alexandrova-Zorina recourt à une langue très imagée, pleine d'une ironie sans concession qui n'exclut pourtant ni tendresse ni poésie et qui s'avère capable de faire vivre et interagir de nombreux personnages. De plus, si certains aspects décrits sont typiquement russes, on lira aussi dans "Un homme de peu" le drame de toute société à la dérive, où seule la force fait loi. Un livre à découvrir.