La vie quand elle était à nous de Marian Izaguirre

La vie quand elle était à nous de Marian Izaguirre
(La vida cuando era nuestra )

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Ddh, le 30 juillet 2015 (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 82 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (39 792ème position).
Visites : 2 154 

Vive la liberté !

La vie nous appartient quand nous sommes libres, mais, ici, à Madrid, on était libre avant Franco…
Lola et Matias tiennent une librairie à Madrid. Ils vivotent car ils ont tout perdu, victimes du totalitarisme franquiste.
Il y a aussi Rose, la cinquantaine, qui a eu une vie autant mouvementée qu’anonyme : son père, un lord anglais, l’a écartée. Sa prime jeunesse se passe dans une ferme normande. Plus tard, elle fait des rencontres intéressantes.
Tout au long du roman, il y a une dualité intéressante pour le lecteur. Celui-ci vagabonde dans la jeunesse de Rose ; au chapitre suivant, l’on retrouve Rose dans sa vie d’adulte dans un milieu très aristocratique. Ensuite, l’on retrouve les problèmes de Matias et Lola. Continuellement, le lecteur vagabonde dans le temps et l’espace. C’est merveilleux.

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In fine ...

6 étoiles

Critique de Pique-la-lune (Dijon, Inscrit le 21 janvier 2016, 75 ans) - 27 janvier 2016

Au sortir de la lecture d'un livre de Donna Tartt, si puissant et si achevé, la lecture de ce roman m'a d'abord paru presque insipide. Peut-être est-ce dû en partie à la traduction laborieuse, mais le ton est celui d'un livre pour la jeunesse, le style celui d'un storyboard indiquant la place et les mouvements des personnages, les dialogues ceux, plats et artificiels, d'une saynète de spectacle de patronage. De plus, le récit emprunte à la perception manichéenne de la guerre civile espagnole, qui, jouant sur le contraste avec les années de plomb de la dictature franquiste, fait rétrospectivement de la République un âge d'or d'où les dérives sanglantes et autodestructrices sont gommées. Il faudrait toute la passion et le talent d'une Almudena Grandes pour faire passer de tels stéréotypes ...
Il reste néanmoins un procédé littéraire assez habile et qui réussit à capter l'attention. Il y a, en effet, un livre dans le livre, et c'est la narratrice, auteur et héroïne de ce "livre du dedans", qui, sans se faire reconnaître comme telle, se le fait raconter par les deux autres personnages centraux du "livre-enveloppe" : un couple de libraires nostalgiques du monde ancien où ils brillaient, lui comme éditeur aux idées anarchistes, elle comme jeune traductrice d'avenir.
Il faut une centaine de pages pour que l'histoire se noue sur ce double plan : l'histoire racontée, avec la révélation d'une naissance illégitime mais aristocratique ; l'histoire du couple, avec une double révélation : celle, ambiguë, de la relation du mari avec sa première épouse, jadis abandonnée pour la seconde et aujourd'hui mourante, celle d'une relation ancienne et contrainte de l'épouse avec un suppôt du régime.
En même temps, le lien entre les deux histoires se fait plus mystérieux : la narratrice semble éviter le mari et ne vouloir devenir intime que de la femme, qu'elle soutient d'ailleurs lorsque celle-ci est de nouveau harcelée par celui auquel elle n'avait cédé que pour obtenir la grâce de son époux.
Le cheminement sera ensuite bien lent et empreint d'artifices : le roman est émaillé de lieux communs et d'affirmations naïves, truffé de références historiques ou littéraires, voire touristiques (Ah ! les macarons de Ladurée !), qui semblent surtout assurer une fonction de remplissage, parfois pédante. C'est à ce rythme, quelque peu décousu, qu'il faudra atteindre le dernier quart du roman pour voir l'intrigue connaître plusieurs rebondissements, qui vont rétrospectivement donner sa cohérence au roman. Avec bonheur d'ailleurs, car, grâce à cet émouvant sursaut, l'histoire devient tout à coup captivante et touchante, laissant finalement une impression de ... réussite.

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