Une disparition inquiétante
de Dror A. Mishani

critiqué par Cameleona, le 26 juillet 2015
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
Un polar israélien
Quelle idée saugrenue de donner à son fils le même prénom que son nom de famille ! C’est pourtant là le sort qui est échu au commandant Avraham Avraham, un anti-héros comme on n’en avait pas rencontré depuis longtemps.

Son passe-temps préféré consiste à regarder des séries policières pour en déceler les incohérences, mais lorsqu’il s’agit de sa propre enquête il semble que toute intuition l’abandonne et qu’il prenne mauvaise décision sur mauvaise décision.
Des semaines passent sans le moindre élément nouveau concernant la disparition d’Ofer Sharabi, 16 ans, mais il prend très personnellement toute remise en cause de sa gestion de la situation. Et lorsqu’on découvre –par deux fois- le fin mot de l’histoire, ce n’est jamais à son initiative.

Dror Mishani, avec son écriture sous-tendue d’un humour pince sans rire, nous livre un personnage décalé, pas antipathique mais exaspérant dans son manque de confiance en lui et son mal de vivre.
En parallèle nous passons de longues pages dans la tête d’un autre personnage étrange, lui-même obsédé par Avraham Avraham et par son enquête… A quel point est-il impliqué ?

Il est rare de tomber sur un polar israélien et j’aurais aimé être plus dépaysée. Au final pas un mauvais livre du tout malgré quelques lenteurs, mais pas un grand plaisir de lecture non plus.
ccette disparition est-elle si inquiétante ? 7 étoiles

Surprenant ce roman policier, différent de la production actuelle. Le sujet est somme toute banal, l'enquête est linéaire, sans rebondissements permanents. L'inspecteur, au nom bizarre (est-ce une pointe d'humour de l'auteur, le reste du roman n'étant pas particulièrement humoristique), semble être dans une période compliquée de sa vie, sans vraiment que l'on comprenne pourquoi. Il apparait très affecté par cette enquête, et parfois peu sûr de lui, multipliant les impairs. Un nouveau profil d'inspecteur dans la littérature policière.
J'ai un sentiment mitigé à la lecture de ce livre, bien structuré avec une fin inattendue (en questionnement), mais un peu lourdaud, avec des personnages secondaires étranges, dont on a du mal à saisir l'intérêt.
Je me demande si plutôt que d'être un roman policier, ce ne serait pas un livre psy où l'auteur se libère de ses angoisses ?

Pierraf - Paimpol - 66 ans - 12 mars 2021


Le meilleur policier que j’ai jamais lu 10 étoiles

Quelle surprise que ce polar israélien ! D’une subtilité incroyable ! De la vraie littérature dans un roman policier ! On est à mille lieues d’un Harlan Coben et autre Connelly ! Henning Mankell, le maître suédois, lui-même a fait l’éloge de ce Dror Mishani !

C’est un vent de fraîcheur dans le monde du polar ! Tout est en nuance, on ne nous lance pas sur 10.000 fausses pistes comme le font les Américains ; ici, une seule piste ce qui signifie que l’auteur ne suit pas le modèle classique du polar dans lequel on préconise d’explorer au minimum 4 suspects.

Les Belges vont se régaler, car le policier fait un saut à Bruxelles pendant quelques jours, cela m’a amusée de suivre ses pérégrinations dans la ville où j’habite.

Une ambiance à couper le souffle nous prend à la gorge et se dégage de ce livre, on sent les interrogations et les angoisses, des personnages. On vibre avec eux.

Bref, je suis conquise. Vivement le suivant..

Darius - Bruxelles - - ans - 28 mars 2019


Lent et peu passionnant 4 étoiles

Œuvre pour le moins assez lente et peu passionnante finalement car trop régulièrement émaillée de longueurs.

Le personnage principal n’a que très peu de charisme, et présente un profil psychologique assez déroutant avec un questionnement perpétuel sur ses capacités à mener une affaire de cette importance, sur ses déductions et sa réflexion. Rarement voire jamais satisfait de son travail, il nous apparaît comme peu attachant et antipathique.

Le suspense est quant à lui bien entretenu avec des révélations inattendues et d’ultimes réflexions qui le sont encore plus.

Étonnant que ce roman ait bénéficié d’une adaptation cinématographique, peu passionnante également.

Ayor - - 51 ans - 7 décembre 2018