Wake up America, Tome 2 : 1960-1963 de Andrew Aydin (Scénario), John Lewis (Scénario), Nate Powell (Dessin)

Wake up America, Tome 2 : 1960-1963 de Andrew Aydin (Scénario), John Lewis (Scénario), Nate Powell (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers

Critiqué par Blue Boy, le 21 juillet 2015 (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 991ème position).
Visites : 3 467 

Le "rêve" brille encore

Militant infatigable pour les droits civiques, John Lewis raconte l’histoire de son combat en faveur de la liberté de la communauté afro-américaine dans les années 60. Il y retrace comment des citoyens ont utilisé l’action non-violente pour faire trembler un pouvoir prétendument démocratique qui avait abandonné le Sud des USA aux ségrégationnistes. Un région qui y est dépeinte dans toute sa violence et son injustice vis-à-vis de la minorité noire. Cinquante ans après les faits, John Lewis siège aujourd’hui au Congrès et, par la force des choses, est devenu la conscience morale des afro-américains.

Qu’on se le dise, on n’est pas là pour rigoler ! Le combat pour la liberté est une chose sérieuse, et ces militants courageux évoqués dans l’ouvrage forcent le respect par leur détermination à vouloir démasquer un Etat policier et violent recroquevillé dans le Sud des USA, dissimulé sous la majestueuse bannière étoilée. Le trait noir et blanc de Nate Powell rappelle un peu celui de Will Eisner, en moins enlevé cependant. La mise en page se veut dynamique et tente d’alléger ce récit dense qui intègre certains codes du thriller. Malheureusement, l’alchimie ne fonctionne pas si bien, et au fil des pages, la lassitude gagne malgré l’intérêt du propos. Certes, on est révolté devant la description des brimades ouvertement racistes infligées à ces militants, non seulement par les policiers mais aussi par les civils blancs. Mais cela ne suffit pas pour produire une œuvre remarquable. La narration, quelque peu brouillonne, semble s’étioler sous la répétitivité des scènes et la quantité d’anecdotes qui n’apportent rien, tant s’en faut. J’avoue moi-même avoir été parfois obligé de revenir en arrière après avoir perdu le fil…

Si le scénario, conçu par John Lewis lui-même et son assistant parlementaire Andrew Aydin, soulève difficilement l’enthousiasme, la description des techniques d’action non-violente inspirées de Gandhi est en revanche ce que j’ai trouvé de plus pertinent. On se rend bien compte que cela ne consistait pas seulement à rester planté les bras ballants à un endroit. Il fallait une bonne dose de sang froid et de courage à ces militants, car leur pacifisme affiché n’empêchait pas la violence de l’autre camp, et semblait même parfois la décupler. L’intérêt de l’ouvrage, également historique, évoque à la fin du tome 2 la grande marche du 28 août 1963 à Washington avec les discours de John Lewis et Martin Luther King. Aujourd’hui, on mesure le chemin parcouru. Barack Obama (plusieurs fois évoqué dans le récit) a été réélu à la Maison Blanche, même s’il arrive régulièrement que la police abatte encore les Noirs comme des lapins.

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Un monde tout noir ou tout blanc

6 étoiles

Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 14 mai 2018

Loin de moi l'idée de classer ces hommes et ces femmes combattants de la liberté, il faut cependant noter avant tout leur immense courage ainsi que leur impermanence face au temps : par exemple, qui oserait aujourd'hui envahir l'hôtel Costes ou le Ritz en exigeant d'être servi ?

Ayant, de plus, tous débuté leur lutte autour de John Lewis, n'oublions pas que ces non-violents étaient au départ juste une poignée et non des mille et des cents comme beaucoup le croient à tort. Egalement, Robert Kennedy les a rejoint un peu tardivement juste avant son assassinat comme d'ailleurs le pasteur King avec bien d'autres têtes pensantes.

Et puis, avant de tout juger d'un point de vue totalement manichéen comme le font souvent les supposés anti-racistes, il ne faut pas omettre le fait que beaucoup de Noirs étaient tout à fait contre leur combat à l'époque; tout en préférant jouer leur rôle de relatifs privilégiés. Il est aussi très clair que ces ploutocrates et croquants de l'époque atteignaient la dimension des « criminels » nazis tout comme leur fameux pouvoir vertical, dont on entend encore parler de nos jours ! L'indifférence et le mépris ont donc aussi de beaux jours devant eux...

Bref il n'y a pas tant de choses dans ce volume 2 de ce livre parlant surtout d'avant 1963 (avant d'afficher une grappe de personnalités médiatiques actuelles – toutefois la plupart plus ou moins traîtres -) mais il y a déjà assez pour constater que tout reste à faire, et même en notre temps.

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