Velazquez
de Bartolomé Bennassar

critiqué par Veneziano, le 21 juillet 2015
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
La vie d'un prince des peintres
Velázquez est considéré comme l'un des princes, voire le roi, de la peinture, tant il incarne le classicisme, une certaine forme d'académisme, la perfection de l'art officiel et du portrait sur commande. Il en va également des scènes religieuses. En effet, à y regarder de plus près, son oeuvre est étonnamment plus variée qu'elle y paraît et demeure dans l'inconscient populaire.
Il peint assez peu, son apprentissage se faisant par le copiage et les exercices de son maître Pacheco. Puis il devient une sorte de Directeur des beaux-arts, près de la Cour du Royaume d'Espagne. Il ne crée ainsi que par procuration, via ses propres élèves. Ayant peu peint, au passage, peu d'expositions lui sont consacrées, comme celle du Grand Palais en 2015.
Sa maîtrise technique, la composition de ses tableaux impressionnent, et évoluent. Cela n'empêche pas les débats sur la datations de certaines oeuvres, les sources écrites ne suffisant pas toujours à en fixer une estimation exacte.
Manet est définitivement influencé par son oeuvre, ce qu'il ne renie en rien. Cela a valu au Musée d'Orsay d'élaborer une exposition, en 2002-2003, sur un comparatif des deux peintres, plus globalement sur l'influence des Grands Espagnols sur les impressionnistes français.

Cette biographie est écrite par un historien spécialiste de l'Espagne. Cela est pertinent, dans la mesure où la peinture est encore un instrument de propagande, et même de prosélytisme religieux. Ses liens avec la Cour et l'Eglise sont retracés, comme ses propres influences, avec les maîtres vénitiens, comme le Titien notamment, dont il sait s'éloigner de temps à autres, notamment dans la composition de ses toiles.
Ce jeu d'influences est passionnant et la narration très bien menée.