Les sciences, ça nous regarde
de Auteur inconnu

critiqué par Colen8, le 2 juillet 2015
( - 82 ans)


La note:  étoiles
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »*
C’est à une réflexion philosophique sur la nature et le rôle des sciences que nous invite cet ouvrage collectif. Pour commencer, jusqu’où ne nous a pas conduit l’invention de l’agriculture qui a ouvert le Néolithique ? Une explosion démographique, des réserves alimentaires à protéger, une spécialisation des fonctions, des échanges commerciaux, des territoires à conquérir, des techniques militaires à rendre plus performantes. Quelques milliers d’années plus tard au nom du progrès technique qui tire la croissance économique, nous sommes menacés de destruction par un dérèglement planétaire dont nous sommes responsables : la prolifération du nucléaire militaire aussi bien que civil dans les centrales, le changement climatique, l’épuisement des ressources, les atteintes à la santé publique, à la qualité de l’eau, de l’air, à la biodiversité, la manipulation du vivant par les biotechnologies. Une cinquantaine de textes courts d’universitaires, de philosophes, physiciens, historiens, sociologues, enseignants, chercheurs, au travers de quelques cas d’école depuis l’antiquité, pose des questions sur le rapport de la science à la société et donc au politique. Certains dénoncent les effets pervers de la science, longtemps vue comme une activité « pure » consacrée à l’élaboration de savoir dans l’intérêt de l’humanité. Affirmer que son prolongement dans le progrès technique est toujours bénéfique serait naïf. L’ouvrage suggère à la société civile de poser le regard, en bref de s’imposer dans le débat trop souvent enfermé entre experts, instances de décision et groupes de pression. C’est au citoyen de se préoccuper aussi du progrès social et du progrès moral.
*Rabelais, dans « Gargantua », 1534