L'Empereur, c'est moi
de Hugo Horiot

critiqué par Killing79, le 29 mai 2015
(Chamalieres - 44 ans)


La note:  étoiles
Se souvenir pour oublier
Creusant dans sa mémoire, Hugo Horiot nous raconte son autobiographie d’enfant atteint du syndrome d’Asperger.

Sur un ton faussement enfantin et avec une écriture ciselée faite de phrases courtes, il nous fait entrer dans sa tête. On revit avec lui ses années de jeunesse, de la maternelle jusqu’au lycée. On entre dans son monde empli de silence, de réflexion et d’exclusion. On vit ses sensations et ses sentiments à travers des scènes brèves, choisies chronologiquement. Il peut alors nous montrer l’évolution de son comportement au fil du temps.

Il nous parle de son handicap sans jamais le nommer. On ne sait donc pas si ses réactions d’introversion découlent exclusivement de son autisme ou si son caractère propre joue aussi un rôle. Il nous laisse juste spectateur des caprices de son cerveau.

Ce que j’ai apprécié dans ce court roman, c’est que l’auteur ne semble pas vouloir se lamenter. Il nous présente les faits comme il les a ressentis. Grâce à ce texte parfois tendre parfois brutal mais toujours humain, il semble plutôt se délester d’un poids. Il veut passer définitivement du Julien emprisonné à Hugo le libéré et ainsi enterrer ce passé si pesant.

La petite taille du livre et l’écriture incisive de Hugo Horiot font de « L’empereur c’est moi » un condensé d’émotions. J’ai aussi beaucoup aimé la postface poignante de sa mère. Elle apporte une vision différente et clôture avec tendresse ces durs moments de vie.