La France à quitte ou double
de François de Closets

critiqué par Falgo, le 27 mai 2015
(Lentilly - 84 ans)


La note:  étoiles
Un sujet majeur
François de Closets s'interroge dans ce livre sur les raisons de la montée électorale du Front National (F.N.). Il pointe dès le départ la raison première de cette avancée: "Pour affronter la réalité, il faut d'abord la nommer." (p.14) Et il fait de cette maxime la raison majeure du succès du F.N.: les partis politiques de gauche comme de droite ont pratiqué constamment le mensonge et le déni des réalités et, partant, fait le lit de ceux qui les nommaient clairement. Dès 1985, Laurent Fabius avait souligné la question: "Monsieur le Pen apporte de mauvaises solutions à de vraies questions." Il s'était alors fait sévèrement contrer par les réactions de nombreux responsables politiques.
Pour de Closets, ceux-ci refusent de voir, d'admettre et de nommer la réalité de nombre de problèmes dont les français se rendent bien compte quotidiennement. L'écart entre le peuple et la classe politique va donc grandissant et c'est précisément dans cette faille que prospère le F.N. Les thèmes sont nombreux: le chômage, la crise économique et la dette; l'intégration de l'islam dans la république française et particulièrement dans sa conception de la laïcité; l'insécurité; l'identité française.
Tant que les partis de gauche et de droite nieront la réalité de ces problèmes et qu'ils tenteront de discréditer le F.N. par des stratégies de diabolisation, celui-ci ne cessera de progresser, car ses déclarations correspondent à la perception de nombreux français.
De Closets argumente ainsi le résultat de ces phénomènes: "Quitte" et le F.N. prend le pouvoir; "Double" et un sursaut de la classe politique lui ferme la porte.
Il me semble qu'il faut lire de Closets avec une extrême attention, car si ses thèses ne sont pas faites pour plaire à tout le monde elles risquent bien de comporter une grande part de vérité. Je regrette seulement que le propos polémiste et la facilité du langage parfois employé nuisent à l'efficacité de la démonstration.