Paris blues
de Maurice Attia

critiqué par Jfp, le 24 mai 2015
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans)


La note:  étoiles
paco chez les maos
Après Alger et Marseille, Paris est la troisième étape du périple de Paco Martinez, le flic désenchanté héros de la trilogie policière de Maurice Attia. Nous sommes en 1970, deux ans après les événements de mai qui ont enflammé Paris et la France tout entière. La mouvance gauchiste est toute puissante au sein de la "fac" de Vincennes, tout récemment créée pour servir d'abcès de fixation au bouillonnement estudiantin, et débarrasser le quartier latin de la "chienlit". La mort mystérieuse d'un projectionniste, consécutive à une morsure d'une espèce particulièrement dangereuse de mygale, intrigue la police. Notre héros, maintenant âgé d'une quarantaine d'années, qui a fui Marseille et ses amours déçues avec la belle Irène, va être chargé d'infiltrer la Gauche Prolétarienne. Ce mouvement d'inspiration maoïste, célèbre à l'époque par son mentor Jean-Paul Sartre, s'agite beaucoup trop aux yeux du pouvoir de l'époque (sous la présidence de Georges Pompidou) et contribue à entretenir ce foyer permanent d'insurrection qu'est devenue la "fac rouge". Ses rencontres, masculines et surtout féminines, vont lui faire découvrir un monde à côté duquel il était passé sans le voir, celui d'une jeunesse avide de sensations nouvelles et de créativité, n'hésitant pas à braver les règles établies dans l'espoir de bâtir une société nouvelle. Un coup de jeune pour le flic de Bab-el-Oued, qui va reprendre goût à la vie et oublier, pour un temps, tous les êtres chers qu'il a perdus. Des rebondissements en veux-tu en voilà, à la poursuite de la mygale et d'autres bébêtes tout aussi venimeuses…