Le Grand Dérangement
de Jean Anglade

critiqué par Lecassin, le 11 mai 2015
(Saint Médard en Jalles - 68 ans)


La note:  étoiles
Sur un coup de dés...
Cent ans !
Déjà…
Jean Anglade va fêter ses cent ans alors que je découvre sa prose avec le passionnant « Le tour du doigt »... Je persiste « Le grand dérangement » vient en effet de paraître pour les cent ans de l’auteur…

« Le grand dérangement »… Tout d’abord, une petite précision historique : « le grand dérangement » est sans doute un des premiers déplacements massifs de population dans le sens où il correspond à la période de déportation massive, vers 1750, par les anglais, des acadiens vivant sur le territoire de la Nouvelle Ecosse récemment créé. Nombreux (la moitié, en fait) seront les déportés qui périront dans des naufrages, voire de maladies…

Ici, point de déportation puisqu’il s’agit de la décision « réfléchie » d’un couple d’émigrer à Saint Pierre et Miquelon, dernière possession française dans cette région de l’ex Acadie. Nous sommes dans les années soixante au Chambon-sur-Lignon, Haute-Loire ; le Chambon où vivent Guillaume Ecart et son épouse, Caroline, et leur fille Margot ; lui, barbier-coiffeur, elle institutrice. Ils décideront bientôt, sur un coup de dés, et à la suite d’un drame survenu au Chambon de partir s’installer ailleurs…
Un petit livre, en deux parties : l’une en France, l’autre à Saint Pierre et Miquelon. C’est l’occasion pour Jean Anglade de nous proposer quelques belles pages sur Le Cambon, l’Auvergne, la Loire et l’Allier, la magnanerie, la bête du Gévaudan… J’en passe… La religion, également… L’Edit de Nantes, aussi…

Avec un talent de conteur inimitable, Jean Anglade nous sert, pour son centenaire, un petit bouquin bien attachant. Longue vie Monsieur Anglade…