Picasso
de Pierre Daix

critiqué par Veneziano, le 3 mai 2015
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Un portrait "pointilliste" (exhaustif)
Cette biographie de grand peintre est retracée par l'un de ses amis personnels, qui se trouve être historien d'art, et qui a été rédacteur en chef des Lettres françaises.
Ce dernier ne fait pas état de sa proximité avec Pablo Picasso, mais elle transpire tout de même, par le caractère pointilliste de ce portrait, par la multitude de détails livrés et de témoignages. Il n'en fait pas trop, il ne rentre pas trop dans l'intimité ; néanmoins, il est nécessaire d'en connaître au moins la surface et la chronologie pour comprendre l'oeuvre du personnage décrit. Chaque grande compagne ou épouse influence assez largement l'artiste, pour que cette proximité tant physique qu'intellectuelle aboutisse à créer des phases spécifiques dans sa création. C'est pourquoi cet ouvrage comprend une série de chapitres consacrés à chacune d'entre elles, avec une qualification historique de ces périodes.
Par ailleurs, engagé politiquement, il est évidemment question de l'accueil des réfugiés espagnols pendant la guerre civile, de la position de Picasso pendant les deux grands conflits mondiaux, son adhésion au Parti communiste français, les relations qui s'ensuivirent, tant avec les responsables de la formation qu'avec les artistes qui y figurent, une bonne part des surréalistes, notamment.
Et puis il est expliqué les liens tissés, évolutifs, avec les artistes, marchands et critiques d'art de son temps, André Breton, Paul Eluard, dont il prit la défense, Louis Aragon, Kahnweiler, Vauxcelles (le critique d'art qui suivit les surréalistes, ainsi que les fauvistes, au point d'avoir baptisé leur mouvement).

La présentation est chronologique, le contenu aussi précis que dense, l'ensemble fort instructif.