L'univers en folie
de Fredric Brown

critiqué par ArzaK, le 20 janvier 2004
( - 45 ans)


La note:  étoiles
Quand la SF se parodie elle-même
Keith Winston, journaliste dans une revue de science-fiction se trouve projeté dans un univers parallèle délirant. Un univers dans lequel la terre livre un combat sans merci contre les Acturiens. Un univers dans lequel les machines à coudre permettent de voyager dans l’espace.
Pris pour un espion acturien, Winston devra redoubler d’astuce et user de sa connaissance de la science-fiction pour sauver sa peau.

Un des sommets de l’œuvre de Fredric Brown ! Ce roman, en plus d’être drôle est vraiment passionnant, c’est aussi un vrai récit d’aventure, plein de péripéties en tout genre. Usant et détournant des gros clichés de la SF populaire, l’auteur s’amuse et cela se sent. Le plus délirant, c’est peut-être que l’écrivain trouve une explication finale « scientifique » à cet univers absurde.
Si vous êtes las de ces écrivains de SF qui se prennent trop au sérieux, faites une petite cure de Fredric Brown, ça soulage et cela remet les pendules à l’heure !
Science-fiction décalée 8 étoiles

10 juin 1954. La première fusée à être envoyée vers la lune rate sa cible et s’écrase dans le jardin des Borden, éditeurs de revues de science-fiction. Tout est détruit dans l’explosion à l'exception de Keith Winton, journaliste invité, qui se retrouve à quelques kilomètres de là dans un autre univers à la fois semblable et pourtant très différent du sien. Dans un drugstore, il rencontre un monstre rouge à tentacule. Le patron lui échange des centaines de crédits contre une simple pièce de 5 dollars avant de sortir un fusil et de lui tirer dessus. Il comprend très vite que tout le monde le prend pour un espion venu d'Arcturus. Il se retrouve dans la peau d’un fugitif traqué et sur lequel n’importe qui peut tirer sans sommation…
« L’univers en folie » est un roman de science-fiction décalée qui ne semble plus fantastique qu’humoristique. En effet, l'intrigue repose sur un principe de mondes parallèles très ressemblants et donc d’autant plus déstabilisants pour le héros. Les personnages et les situations sont devenus des classiques tant ce thème a été exploité depuis. On notera diverses trouvaille comme la brume sombre déployée sur les grandes villes pour les protéger des attaques de vaisseaux Arcturiens ainsi que la présence de Mekky, sorte d’ancêtre ou de précurseur des I.A, sous la forme d'une boule flottante, parlante et peut-être capable de sentiments. L’écriture de Brown est fluide et agréable sans fioritures ni descriptions inutiles. L’intérêt ne faiblit pas tout au long de ce classique toujours d’actualité bien que paru en 1967.

CC.RIDER - - 66 ans - 5 décembre 2020


Parodie ? 4 étoiles

J'aime beaucoup la SF et je me suis lancé avec curiosité dans la lecture de Brown, la "mascotte" de la science-fiction américaine. Au milieu du panel varié et talentueux des auteurs de SF du monde, vous avez Fredric Brown, le pitre, vous savez, ce n'est pas un grand talent mais tout le monde l'aime bien, il apporte son petit grain d'humour dans le monde inquiétant des aérodynamiseurs atomiques téléporteurs type alpha -B05648954.

Seulement, mon cher Brown, si c'était de la parodie que vous vouliez faire, il fallait y aller carrément. Du loufoque, de la folie et du ridicule, mettez le paquet. Il ne faut pas que ça ressemble à un petit début de carrière d'écrivain avec quelques idées, une écriture simpliste et des titres de chapitres trouvés à partir du vocabulaire d'un enfant de 7 ans.

Mais là, je suis désolé, ça s'en rapproche trop. Je cherche des sensations, de l'original, du jamais-vu... j'espérais que Brown, c'était un tissu habile de bêtises et d'inepties mais tourné de façon grandiose. A la place de ça, j'ai récolté un livre de SF d'un ton humoristique mais guère stimulant... un espèce de Men in black version roman.

Je retenterai ma chance avec "Martiens,go home!", qui promet davantage.

Martin1 - Chavagnes-en-Paillers (Vendée) - - ans - 24 mai 2013


Plongez dans la quatrième dimension 9 étoiles

Rien à ajouter au résumé fait par Arzak. Le plaisir est partout dans ce chef d’œuvre de la quatrième dimension.

Le personnage se retrouve projeté dans un monde parallèle qui ressemble fortement au sien mais à la différence qu’il a découvert la téléportation au début du vingtième siècle. C'est également un monde en guerre contre Actarus pour l'hégémonie dans l'espace et qui par peur des espions liquide tout individu suspect. Comment comprendre les usages de ce monde et comment comprendre sa présence dans son monde sans paraitre suspect? Le héros va vite se rendre compte que les erreurs à ne pas commettre se cachent plus dans ce qui lui parait familier que dans ce qui est inconnu.
La force principale de ce roman est dans la justesse et la vraisemblance des réactions du personnage. L’auteur parvient même à répondre à toutes interrogations que l’on peut se poser (pourquoi seul son double ne ressemble pas à l’original ?, pourquoi le monde a si peu évolué techniquement en dehors des engins spatiaux ?) par une pirouette finale assez réussie.

Néanmoins tout n’est pas parfait, le rythme est irrégulier dû probablement à une publication originale en feuilleton et peut-être que l’écriture de l’histoire venait au fur et à mesure des publications. On ne peut non plus passer sous silence les jugements de valeurs concernant l’intelligence des races entre elles. Certes la plupart des réflexions visent des peuples extraterrestres mais pas seulement.

L’écriture sans être drôle est sur le ton de la légèreté, un bon moment de détente à tout âge et pour tout public.

Yeaker - Blace (69) - 50 ans - 12 septembre 2012