Cutter
de Yves Ravey

critiqué par Tistou, le 23 avril 2015
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Saignant !
« Cutter » est ce qui ressemble le plus à un polar dans la liste des six romans que j’aie pu lire du sieur Ravey. Oh, « Cutter » respecte bien des constantes qu’on repère facilement chez Yves Ravey ; des personnages faibles, tourmentés, voués à être écrasés par les roues dentées de la vie, une dynamique mise en place dès les premières pages, comme l’exposition d’un thème musical avant développement, un grain de sable qu’Yves Ravey dépose délicatement sur le trajet des roues dentées évoquées un peu plus haut et il ne reste plus qu’à disséquer l’enchaînement des malheurs et des ennuis.
Juste que « Cutter » me parait plus abouti puisqu’Yves Ravey nous mène cette fois-ci quasiment jusqu’au bout sans nous abandonner lâchement en « rase campagne » !
Soit deux enfants, un jeune garçon d’une dizaine d’années, Lucky, et sa sœur aînée de quelques années, Lili, placés tous deux par un Institut auprès des Kaltenmuller, un couple aisé, le tout sous la tutelle de leur oncle Pithiviers, genre homme à tout faire du couple.
Les Kaltenmuller sont chacun dans leur genre de drôles de cocos. L’oncle Pithiviers est tout sauf recommandable. Lili a l’inconscience de la jeunesse. Lucky n’aurait pas toute sa tête. Vous voyez le tableau ?
Yves Ravey va se faire un plaisir de nous raconter le drame à demi-mots, à la fois vu et mal compris par Lucky. Rajoutez un policier chargé de faire la lumière sur le suicide plus que suspect de M. Kaltenmuller pour faire avancer le tout et vous avez un drame qui avance tout seul, la nature ayant horreur du vide.
Toujours sans illusions le gars Ravey !