Pris au piège
de Yves Ravey

critiqué par Tistou, le 18 avril 2015
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Atmosphère étouffante d’une petite vie provinciale.
« Pris au piège ». Au sens propre, c’est un petit garçon qui va, à un moment donné, se retrouver pris au piège d’un grenier où il s’est réfugié et dont il n’osera pas sortir de peur de se voir repéré. Ca, c’est au sens propre. Au sens figuré, ne seraient-ce pas tous les acteurs de ce roman qui sont pris au piège ? Le piège d’une vie médiocre et sans relief, le piège tendu par des conjoints sans amour, le piège de « la vie selon Yves Ravey » ?
C’est qu’Yves Ravey envisage la vie, au fil de ses romans, comme une activité finalement plutôt terne, sans relief, un peu désespérante. On est loin du glamour de nombre de ses collègues anglo-saxons. On a beaucoup de mal à trouver des motifs à prendre en sympathie, à chercher à s’identifier à des personnages de romans d’Yves Ravey.
« Pris au piège » ne fait pas exception. L’atmosphère y est petite, plutôt étouffante et les ressorts des divers acteurs petits et mesquins.
Disons qu’il est question d’escrocs au petit bras qui débarquent à deux dans une petite ville provinciale à l’atmosphère compassée et qui passent de maisons en maisons dans la ville, se faisant passer pour des spécialistes de l’élimination des parasites dans les charpentes et qui font le forcing pour récupérer des marchés. Ce faisant ils mettent à jour des dysfonctionnements dans quelques maisons d’un même quartier, notamment la maison du petit garçon dont il est question plus haut et la maison des Domenico, dont la femme l’aide régulièrement dans l’apprentissage de ses leçons.
Ce sera l’occasion pour le petit garçon de faire connaissance avec la psychologie compliquée et la duplicité des adultes. Et l’occasion pour Yves Ravey de développer une nouvelle histoire de petits personnages broyés par la vie. Comme nous autres ? Finalement …