Le coeur qui tourne
de Donal Ryan

critiqué par Frunny, le 15 avril 2015
(PARIS - 58 ans)


La note:  étoiles
"Car sept fois le juste tombe, et il se relève... "
Né en 1976 à Tipperary (Irlande), Donal Ryan est la révélation des lettres irlandaises 2013. Son premier roman "Le cœur qui tourne", vendu à plus de 150 000 exemplaires dans son pays, a été élu «Meilleur livre de l'année» en Irlande, finaliste du Man Booker Prize en Angleterre et lauréat du Guardian First Book Award.

"Planté au milieu du petit portail, il y avait un coeur en métal rouge qui tournait avec le vent. Le pivot était rouillé et branlant à la fois, il grinçait et gémissait, mais le coeur arrivait encore à tourner."

Tour à tour, 21 protagonistes d'un village irlandais prennent la parole pour parler d'eux, de leurs voisins, de la crise, de générations qui ne se comprennent plus.
D’un promoteur immobilier indélicat en fuite, d’un homme accusé d'avoir tué son père, d'un enfant enlevé à la porte de son école.
D'une mère célibataire déjantée qui vit dans un lotissement-fantôme hyper glauque…
Des petites histoires qui, peu à peu, racontent la grande, celle d’un pays touché par la récession économique.
C'est pourtant sur une note d'espoir que l'auteur a choisi de terminer son roman, malgré tout le reste…

Une oeuvre très originale par sa construction (1 chapitre / 1 protagoniste) et la dramatique banalité des situations.
Un dosage noirceur/humour assez bien réussi pour une lecture à 2 niveaux .
Excellent premier roman !