L'escalier de Riceyman
de Arnold Bennett

critiqué par Guigomas, le 13 avril 2015
(Valenciennes - 54 ans)


La note:  étoiles
La peste soit de l'avarice et des avaricieux
Arnold Bennett est un écrivain britannique du début du XXème siècle. Son roman « l'escalier de Riceyman » est paru en 1923, c’est un chef d’oeuvre et une horreur qui dépeint l’avarice d’une manière extraordinaire.

M. Earlsforward est libraire à côté de l’escalier de Riceyman dans un quartier de Londres. Sa seule passion dans la vie est l’économie : économe d’argent, de mots, de sentiments, d’affection… il finit pourtant par épouser Mme Arb sa voisine, dont il tombe amoureux après qu’elle ait négocié sans fin le prix d’un livre qu’elle était obligée d’acheter.

Les jeunes mariés vont mener une vie frugale où tout ce qui peut être économisé le sera, jusqu’à l’obsession. Ils ont quand même une femme de chambre, Elsie, mais elle coûte cher et elle mange trop. Bennett nous fait ressentir avec brio la souffrance presque physique de l’avare comme lorsque, montant se coucher, il aperçoit de la lumière sous la porte de la chambre d’Elsie : « Elsie, êtes-vous sûre qu’à cette heure-ci vous avez encore besoin de faire brûler la chandelle ? » Nous ressentons sa douleur, c’est comme si c’était une partie de lui-même qui se consumait dans la chambre de bonne. C’est drôle, mais aussi d’une terrible cruauté car M. Earslforward va emporter son petit monde dans sa folie et son avarice aura des conséquences dramatiques pour toute la maisonnée.

Peinture brillante et implacable, drôle et tragique, d’un vice honteux mais répandu, l’Escalier de Riceyman est assurément un livre à lire, et à faire lire à ceux qui « ne sont pas radins, mais qui font attention ». (mais bon il coûte quand même 17 euros, vaudrait peut-être mieux les laisser à la banque pour qu’ils fassent des petits)
Très bon livre 10 étoiles

L'Avare... Londres 1919 et tous les détails concernant un quartier pauvre, les maisons, les gens. Et même le bon docteur. Ce que j'ai lu sur l'hôpital en revanche pourrait être daté de 2022, réduction du nombre de lits... Et il y a 20 ans on opérait le fibrome comme en 1919, ablation de ''la matrice'', maintenant on utilise le laser. J'ai bien aimé comparer la vie en 1919 et celle d'aujourd'hui, dans ses détails quotidiens. L'Avare se nourrit et nourrit sa femme de thé - un Anglais avare ne lésinera quand-même pas sur le thé - de pain et de margarine. On bâtit tant et plus au détriment des squares arborés cela n'a pas changé. Quand aux caractères c'est du Flaubert, Elsie est remarquable, dans sa bonté, sa simplicité, son ignorance, ses lueurs d'intelligence et de rébellion. Le mariage n'a pas l'air d'arranger les femmes dans ce livre, pour les classes sociales pauvres et elles s'en rendent compte.

Nadianne - - 84 ans - 20 février 2022